Le 28 octobre, une cinquantaine de personnes a participé à l’assemblée générale du quartier Joliot-Curie, présidée par Christelle Charrel. Incivilités, circulation et stationnement ont dominé les débats.
Il attendait impatiemment le micro, il se lance. « Au 83, avenue Francis-de-Pressensé, quand on sort du parking, comme la sortie de l’immeuble est en retrait, il faut s’avancer sur la piste cyclable pour regarder rapidement à droite et à gauche, explique un habitant. Mais le temps de tourner la tête d’un côté, il peut il y avoir un vélo qui passe, ou une voiture. J’ai 83 ans mais j’ai l’œil vif. S’il y a un jour un accident, ça va faire du bruit parce que je ne me sentirai pas responsable (…). Et j’ai déjà vu une trottinette accrochée par une voiture. » Son voisin enchaîne : « Rue Roger-Salengro, on est en sortie de périphérique. Les gens ralentissent, puis il y a une longue ligne droite (…) Régulièrement, certaines personnes prennent cette rue pour une seconde partie de périphérique, voire plus. Sachant qu’il y a des enfants qui jouent autour, des usines et des livraisons. » Une autre habitante pointe la présence de trottinettes et de vélos « qui roulent très vite et qui ne vous regardent pas » sur les trottoirs. « Ces gens-là ne sont jamais verbalisés », croit-elle savoir. Le constat est similaire pour cette dame qui précise se déplacer en déambulateur. « À l’entrée de notre parking, c’est un peu la pagaille, témoigne-t-elle d’une voix fluette. Souvent je ne peux pas prendre les passages cloutés. Il y a des voitures garées dessus, tout comme sur le trottoir. Les voitures roulent à une vitesse pas possible et les taxis qui m’emmènent à la rééducation ont du mal à sortir du parking. »
« Les sanctions doivent tomber »
« Il y a d’un côté les délits, les infractions, et de l’autre ce qu’on appelle les incivilités, rappelle le maire, Michèle Picard. Et depuis le confinement, ces incivilités se sont accentuées : tapage nocturne, stationnement anarchique, etc. Entre ceux qui ne supportent plus rien et ceux qui se croient seuls au monde, l’augmentation est exponentielle. Que fait-on face à une poignée d’individus qui se comportent mal pour, collectivement, trouver des solutions et retrouver une tranquillité ? C’est valable pour la propreté — les jardiniers passent 30 % de leur temps de travail à nettoyer —, c’est aussi valable pour le stationnement et pour la sécurité. Tout le monde demande des squares et de jeux d’enfants mais quand il y a des usages déviants, on nous demande de les fermer. »
Et Michèle Picard d’annoncer la tenue prochaine d’une commission de vigilance et de prévention des incivilités. Avant de rappeler l’augmentation des vidéo-verbalisations — 650 par mois dans le quartier —, la mise en place de caméras supplémentaires, le travail de la police municipale, le passage prochain de 4 ASVP à 12 « pour permettre à la police de se concentrer sur d’autres missions ». Mais les sanctions doivent tomber, assure le maire, car « les gens doivent comprendre qu’on ne peut pas faire tout et n’importe quoi ».
D’autres questions se font jour, autour notamment de la fermeture des squares, pas toujours effective d’après les habitants. « J’assume de prioriser les interventions quitte à ne pas fermer les squares », répond Jean-Maurice Gautin, adjoint en charge de la sécurité. Dans un autre registre, pour remédier au manque de jeux pour les enfants dénoncé par plusieurs habitants, Michèle Picard a confirmé la création de plusieurs espaces fitness de remise en forme sur le modèle de celui qui jouxte la médiathèque. Ouverts à tous ils seront situés sur tout le territoire de la commune. Reste que, pour l’édile, bailleurs et propriétaires privés doivent aussi accepter d’installer des jeux dans les cours d’immeubles. Manière de « favoriser le vivre-ensemble » dans un quartier qui ne demande que cela.
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