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Les associations SOS médecins en colère

Fin septembre, un mouvement de grève national a été lancé par Sos Médecins. L’association demande une revalorisation de leurs conditions de travail. Rencontre avec le président de l’antenne lyonnaise, Pierre-Henry Juan.

Fin septembre, un mouvement de grève national a été lancé par Sos Médecins. L’association demande une revalorisation de leurs conditions de travail. Rencontre avec le président de l’antenne lyonnaise, Pierre-Henry Juan.

Aucune visite effectuée, pas de prise de rendez-vous ni de consultation au cabinet et un renvoi direct sur la ligne du Samu. Pendant 24 heures, les 1 300 médecins de l’association SOS Médecins en France ont fermé leurs portes le 27 septembre dernier.

Un geste fort et rare pour ces médecins qui habituellement effectuent des visites à domicile, 24/24 heures, tous les jours de l’année.

Ils demandent une revalorisation de leurs conditions de travail notamment lors des visites à domicile, comme cela a été récemment le cas pour les médecins traitants.

En effet, depuis plus de 15 ans, l’indemnité de déplacement n’a pas évolué pour les docteurs de Sos Médecins. Elle est de dix euros pour les visites à domicile en journée et va même baisser à 3,50 € la nuit et le week-end.

« Le prix d’une consultation est de 25 € au cabinet et 35 € à domicile, détaille Pierre-Henry Juan, président de l’association Sos Médecin Lyon. Nous avons donc seulement 10 € de frais de déplacement. Les week-ends, la consultation en cabinet à la Maison médicale de garde est à 51,50 € alors qu’à domicile, avec SOS Médecins, la consultation est à 55 €. Nous avons seulement 3,50 € de frais de déplacement. »

Une indemnisation faible quand on prend en compte le temps pour aller sur une intervention, la réalisation du diagnostic et le chemin pour aller voir un autre patient. Chez Sos Médecins, on s’estime dévalorisés. « C’est hallucinant, nous avons l’impression de ne pas être considérés à hauteur de note importance », juge Pierre-Henry Juan.

Les grands oubliés de la réforme

Auparavant président national de Sos Médecin, il a quitté son poste en octobre 2020. « Nous étions déjà dans les négociations pour des axes de revalorisation, la première vague de Covid était passée, nous avions été en première ligne. On faisait des points quotidiens avec l’ARS sur le Covid, nous étions en contact direct avec la population malade ce qui permettait ensuite d’avoir une estimation des hospitalisations. »

Une aide inestimable, qui était censée être reconnue. « Le ministre m’a regardé droit dans les yeux et m’a dit ‘nous n’allons pas oublier ce que vous avez fait’». Une promesse bien vite oubliée …

Même si des négociations sont en cours, au niveau national avec la Caisse primaire d’assurance maladie et au niveau local avec l’Agence régionale de santé, l’antenne lyonnaise de l’association, « suivra les mouvements nationaux s’il y en a », mais pourra aussi « organiser des mouvements locaux si les négociations n’aboutissent pas ».

Pour l’association, qui travaille en complémentarité des médecins généralistes, cette revalorisation reste essentielle pour l’avenir de la visite à domicile. Et notamment pour le recrutement d’autres médecins. « On arrive à remplacer les partants, mais peu à recruter en plus, on ne monte pas en effectif, alors qu’on pourrait en avoir besoin. »

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