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Quand le sport n’a pas d’âge

Qi gong, taï-chi, aquagym, gymnastique, marche nordique… Les activités dédiées aux personnes âgées ne manquent pas à Vénissieux. À titre exceptionnel, certaines étaient ouvertes à tous, du 4 au 8 octobre, à l’occasion de la Semaine bleue.

Qi gong, taï-chi, aquagym, gymnastique, marche nordique… Les sports dédiés aux personnes âgées ne manquent pas à Vénissieux. À titre exceptionnel, certaines de ces activités étaient ouvertes à tous, du 4 au 8 octobre, à l’occasion de la Semaine bleue. L’occasion, s’il le fallait, de montrer les bienfaits d’une pratique sportive régulière.

Lundi 4 octobre, 10 h 30. Centre nautique intercommunal. Température de l’eau : 29 °C. Plus d’une vingtaine de seniors, hommes et femmes, se retrouvent pour un cours d’aquagym. Maryse, Armand, Janine, Conception ou encore Joséphine, tous Vénissians, ne manqueraient pour rien au monde ce rendez-vous « sport » du lundi matin organisé par l’Office municipal des retraités. Au bord du bassin, Marine et William, maîtres-nageurs, donnent de la voix : “Et un, et deux, et trois… on lève les genoux, on plie les bras, on saute à droite et puis à gauche”.

« La séance se déroule en trois temps, précise Marine. Pendant 25 minutes les exercices s’enchaînent à un rythme soutenu, le quart d’heure suivant est réserve aux abdos fessiers. Le cours se termine sous les jets relaxants ! » Maryse ne sait pas nager, et pourtant elle se sent… comme un poisson dans l’eau. Elle pratique également la gymnastique une fois par semaine, tout comme Armand. Joséphine et Conception font deux fois par semaine de l’aquagym, une fois au CNI, la seconde à Auguste-Delaune. « Se bouger, c’est bon pour le corps bien évidemment, mais aussi pour la tête, estime Conception. On en sort fatigué mais tellement bien. Et puis, nous rencontrons d’autres personnes. »

Mais au fait, pourquoi faire de la gymnastique dans l’eau ? Tout simplement parce qu’il s’agit d’un milieu idéal pour l’activité physique. Tous les muscles sont sollicités au cours d’une séance : abdos, fessiers, cuisses, épaules… Plus les exercices sont effectués rapidement, plus la résistance de l’eau est forte, plus les muscles travaillent !

Que du positif

De fait, pratiquer un sport est bénéfique à tout âge. Mais plus les années passent, plus il est important de se montrer actif. La musculation, par exemple, va renforcer les articulations et atténuer les douleurs dues à l’arthrose. Les endorphines libérées par le cerveau pendant et après l’activité jouent sur l’humeur et le mental. Résultat : diminution de la fatigue, du stress, meilleur sommeil, réduction de la douleur et de certains risques (chutes, maladies cardiovasculaires par exemple)… Il s’agit, par ailleurs, du meilleur moyen de conserver son autonomie et de préserver des liens sociaux.

Ainsi, avoir une activité physique régulière reste le meilleur moyen de vieillir en forme. C’est la raison pour laquelle l’Inserm recommande aux plus de 65 ans un minimum de trente minutes d’exercice soutenu par jour.

Vous souhaitez vous y mettre ? Choisissez d’abord le sport qui vous convient, en consultant votre médecin à la recherche d’éventuelles contre-indications. Puis, foncez ! D’autant que les sports adaptés aux seniors ne manquent pas à Vénissieux : taï-chi, aquagym, vélo, natation…

Des activités mises en valeur lors de la récente Semaine bleue, avec des ateliers sports de l’Office municipal des retraités (OMR), exceptionnellement ouverts à tous. « Le Covid a eu un effet bénéfique, analyse Sophie Bidault Vouillez, responsable des animations à l’OMR. Il y a eu une forte demande de la part des seniors. Il n’y a qu’à constater l’affluence durant cette semaine qui leur était dédiée… Par ailleurs, depuis quelques années, on sort des sentiers battus et des activités standards. Qui aurait pu penser qu’une initiation au qi gong ou à l’autodéfense soit aussi suivie ? »


TROIS QUESTIONS À PASCAL DUREAU, MÉDECIN GÉNÉRALISTE
« Ne pas rechercher la performance »

– Quels sont les avantages d’une pratique sportive lorsque l’on vieillit ?
Quand on vieillit, on a tendance à s’essouffler, à prendre du poids et à se raidir. Il est donc bénéfique d’essayer d’améliorer son endurance et sa souplesse, par exemple pour lutter contre l’arthrose. L’activité physique améliore les fonctions cardiaques et respiratoires, tout comme l’équilibre. Sans oublier son action positive sur le cerveau. On sait, par exemple, que la fonction cérébrale est améliorée par la marche. Le sport favorise également la vie sociale, prévient la dépression et les maladies neuro dégénératives. Enfin, la pratique sportive est particulièrement conseillée chez la femme ménopausée, parfois sujette à l’ostéoporose, puisque la stimulation musculo-tendineuse exerce des tractions sur l’os, ce qui favorise sa reminéralisation.

Quel sport choisir ?
Chaque activité à ses avantages. Côté souplesse, on peut conseiller la pratique du taï-chi, du yoga, de l’aquagym. La natation évite les traumatismes aux articulations. La marche est profitable pour le système cardio-respiratoire. La pratique du vélo est intéressante mais il faut être très vigilant – et éviter de rouler en pleine circulation. Mais d’une manière générale, quand on est senior, il faut avant tout rechercher le bien-être, et non la performance.

Doit-on systématiquement consulter avant de se lancer ?
On peut en parler à son médecin bien évidemment. Mais on doit surtout commencer à son rythme, rester raisonnable, il n’est pas question de s’épuiser. Il faut prendre le temps de choisir son sport !


« À 73 ans, j’ai encore de l’énergie à revendre »
Quand Marie-Claude Barbin s’est lancée dans le karaté au moment de la retraite, elle n’imaginait pas forcément faire de la compétition. Aujourd’hui, la fringante septuagénaire compte bien remporter un nouveau titre aux prochains championnats de France vétérans.

Pourquoi avoir choisi le karaté, au moment de votre retraite, à un âge ou généralement on aspire à une certaine tranquillité ?

– Accompagner mes enfants au Sen No Sen Karaté Club a facilité les choses. J’étais sur place. J’ai d’abord accepté de m’occuper de la compta du club en 2002, pendant un bon septennat. Et surtout l’ambiance au club était telle que je me suis piquée au jeu. J’ai pris une licence pour me défouler. Et petit à petit…

Mais enfiler un kimono pour suer sur un tatami est une chose. Se lancer dans la compétition en est une autre…

– Je m’entraînais avec des jeunes et des seniors voire quelques vétérans. Lors d’un championnat important réservé à la catégorie senior, mes partenaires d’entraînement ont   exercé un petit chantage. Ils refusaient de s’y rendre si je ne les accompagnais pas. Je me suis jetée à l’eau, j’ai décidé de m’inscrire en katas et combats.

Avec très rapidement des résultats probants ?

– J’ai obtenu un titre lors de mon premier grand rendez-vous en 2016… Normal, j’étais la seule compétitrice dans ma catégorie ! Mais j’étais colère, gagner sans combattre… Il a fallu deux bonnes années pour que je fasse une autre grosse compétition. J’ai obtenu deux titres de championne de France en kata et combat. Mais de vous à moi, les médailles les titres, ça me passe au-dessus. Ce qui m’importe, c’est la manière d’y arriver. Par l’entraînement, le travail, la régularité…

Compétitrice jusqu’au bout des ongles ?

– Oui, il me faut ma dose d’adrénaline. Le jour où je sentirai comme un coup de fatigue, je m’arrêterai probablement. À 73 ans, j’ai encore de l’énergie à revendre. Ma prochaine grosse compétition – championnats de France vétérans – n’est prévue que dans six ou sept mois.

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