Fin septembre, les élus de la Métropole ont adopté une motion contre le projet d’élargissement de l’A46 Sud. « Nous ne voulons pas de solutions qui ont fait la preuve de leur inefficacité », commentait Marie-Christine Burricand, conseillère communautaire vénissiane.
Avec ses 65 000 véhicules par jour (100 000 les journées les plus chargées), l’A46 Sud n’a d’équivalent dans l’agglomération que le tunnel de Fourvière. Pour fluidifier la circulation, l’État et Vinci proposent une solution d’un autre temps : un passage en deux fois trois voies, sur 20 kilomètres, entre Ternay et Manissieux.
Un projet dont la phase de concertation vient de s’achever et qui, après les associations de riverains, a rencontré une nouvelle opposition : celle des élus de la Métropole de Lyon, qui ont adopté fin septembre une motion contre ce projet « injustifié », « à courte vue », constituant une « fausse solution ».
« Qui peut penser que le passage à 3 voix et l’aménagement du nœud de Manissieux vont résoudre les questions que pose l’A46, interrogeait ainsi Marie-Christine Burricand, conseillère communautaire vénissiane. Sûrement pas les citoyens qui s’intéressent à la question et qui sont venus nombreux dans les réunions de concertation dire leur refus de ce projet — j’ai lu dans un compte rendu le terme de « rustine » pour le qualifier. (…) Nous ne voulons pas de solutions qui ont fait la preuve de leur inefficacité, d’autant que ni l’État ni ASF (Autoroutes du sud de la France, filiale de Vinci Autoroutes, NDLR) ne posent la question essentielle, celle du trafic poids lourds, lesquels représentent jusqu’à 24 % des 100 000 véhicules qui circulent dans la partie la plus fréquentée de l’A46 Sud. S’agit-il de réaliser une troisième voix pour en mettre encore plus ? Personne ne peut jouer les naïfs, nous savons que c’est ce qui se passera. »
« Toutes les études scientifiques montrent que les capacités routières nouvelles génèrent une augmentation du trafic routier au détriment des autres modes de déplacement, notait pour sa part Jean-Charles Kohlhaas, vice-président délégué aux Déplacements. Élargir l’A46 induira très rapidement de nouveaux flux, davantage de pollution et une accélération de l’étalement urbain. La Métropole s’engage au contraire, en faveur de solutions plus respectueuses de l’environnement, tant pour le transport de personnes que de marchandises. »
Où l’on reparle du CFAL
Quid, justement, des solutions proposées par les élus ? Pour beaucoup d’entre eux, elles tiennent en quatre lettres : CFAL. Le Contournement ferroviaire de l’agglomération lyonnaise, vieux serpent de mer qui peine à se concrétiser alors qu’il a été lancé en 2001, a ainsi été mentionné par la plupart des conseillers métropolitains. « Concernant le transport de marchandise, nous rappelons les possibilités offertes par le transport fluvial, qui pourrait être plus utilisé, pointait Marie-Christine Burricand. Mais la question essentielle reste pour nous celle du transport ferroviaire, la nécessité, c’est de faire passer plus de trains dans et autour de la Métropole afin de diminuer drastiquement le nombre de camions sur les routes. »
Selon les données de la Métropole, la réalisation du CFAL permettrait de retirer près de 9 000 poids lourds par jour de l’A46. Potentiellement moins de trafic donc… et moins de pollution sur cet axe majeur de contournement de l’agglomération lyonnaise.
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