Sports

Quel avenir pour le MMA ?

Autorisé en France depuis février 2020, le MMA peut-il devenir le sport de combat le plus médiatisé, voire le plus pratiqué, en France ? Des responsables de clubs d’arts martiaux vénissians font le point.

Farès Ziam, lors d’un entraînement avec la team Ezbiri

Autorisé en France depuis février 2020, le MMA peut-il devenir le sport de combat le plus médiatisé, voire le plus pratiqué, en France ? Des responsables de clubs d’arts martiaux vénissians font le point.

Le MMA (Mixed Martial Arts, arts martiaux mixtes) plaît aux nouvelles générations, c’est incontestable. Pour s’en convaincre, il n’y a qu’à consulter les audiences réalisées par la chaîne L’Équipe 21 lorsqu’elle programme des combats d’UFC (Ultimate Fighting Championship) ! Ainsi, en 2017, 243 000 téléspectateurs avaient assisté au combat du siècle entre Mayweather et McGregor, un dimanche entre… 6h14 et 6h52.
Non reconnu en France jusqu’en 2020, le MMA (qui brasse nombre de disciplines comme boxe, la lutte, le judo…) a explosé grâce aux réseaux sociaux et à Internet. Devenu populaire, il a fait des pieds et des mains pour être enfin reconnu. Laura Flessel, alors ministre des Sports, avait initié le mouvement avec la création de l’observatoire du MMA en 2018, avant qu’en 2020, Roxana Maracineanu, qui lui a succédé, ne finisse par l’autoriser, en le déléguant à la Fédération française de boxe.
Certes, il reste des détracteurs, pour qui le MMA s’apparente plus à des combats de coqs humains et à des jeux du cirque qu’à du sport, porte atteinte à la dignité humaine en raison des coups portés au sol (qui plus est dans des cages), et peut être assimilé à du combat de rue. Cependant, pour bon nombre de dirigeants d’autres arts martiaux, le MMA ne doit pas être perçu comme une menace, mais plutôt comme une opportunité pour les boxeurs d’enrichir leur bagage technique. Comme pour illustrer les passerelles possibles entre MMA et autres disciplines, Farès Ziam, révélation  des arts martiaux mixtes, vient de prendre une licence supplémentaire chez Fayçal Omrani, spécialiste et référence en boxe anglaise.

Hamadi Essid (Kajukenbo Vénissieux)

« Le MMA s’est inspiré du Kajukenbo »

« On assiste à la progression du MMA avec curiosité, car on sait qu’aujourd’hui qu’il y a déjà entre 30 000 et 50 000 pratiquants en France. Mais il faut savoir que le Kajukenbo, un art martial hawaïen né dans les années 1940, est considéré comme le premier style de MMA. Son développement s’est essentiellement fait dans le domaine de la self-défense. Les différentes techniques se concentrent sur le travail à mains nues, les percussions, les pieds-poings, les projections, les immobilisations, les frappes aux zones vitales… Si le MMA s’est finalement imposé, c’est que ses dirigeants ont su se mobiliser, recadrer leur discipline et fixer des règles, ce que l’on n’a peut-être pas fait. »

Karim Harzouz (Jeunesse boxe Feyzinoise)

« Dédiaboliser le MMA »

« S’il englobe différentes disciplines, le MMA ne peut se passer de la boxe anglaise, c’est la base pour évoluer dans cette discipline. Car si tous les champions de MMA ont des préférences et des points forts, tous doivent passer par le combat aux poings… De fait, les clubs de boxe anglaise peuvent ouvrir des sections de MMA, et éventuellement organiser des combats, mais le Covid a mis en sommeil cette possibilité. Et de mon côté, je préfère me consacrer exclusivement au noble art, que je connais bien.
Mais au final, tout le monde pourra y trouver son compte. Le MMA, qu’il faut dédiaboliser, va pouvoir mettre en place des licences, former des éducateurs, avec des formations pour les coachs qui pourront enfin voir leurs diplômes reconnus. Ce qui pourrait même augmenter le nombre de licenciés dans d’autres disciplines. »

Rafik Chergui (Vénissieux boxe française)

« Le MMA finira par devenir du business »

« Il ne fait aucun doute que le MMA va prendre de l’ampleur grâce sa reconnaissance ministérielle. Mais à terme, il sera réservé et axé sur les seuls champions, c’est ce qu’il se passe actuellement aux États-Unis avec l’UFM… Cela deviendra du business. En boxe française, j’axe mon enseignement sur les petits, les 6-12 ans, et je privilégie l’éducation. Ça plaît aux parents. Preuve en est : en cette fin septembre, sur les 200 licenciés, une bonne centaine a moins de 12 ans. Combien tenteront l’aventure en MMA ? On verra, mais même si le MMA va être médiatisé en France grâce aux champions Francis Ngannou ou Ciryl Gane, je n’ai aucune inquiétude quant au devenir de ma discipline. »

 

 

Le kajukenbo, en démonstration à Vénissieux, gymnase Besson

 

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