Des jeunes de l’EPJ Pyramide tournent à Vénissieux, avec le soutien de l’école de cinéma CinéFabrique, un court-métrage qu’ils ont écrit et qu’ils interprètent.
Le cinéma est un art qui attire de nombreuses personnes. Des jeunes de l’EPJ Pyramide ont pu réaliser leur rêve et se retrouver au cœur d’un court-métrage tourné entièrement à Vénissieux.
Tout a commencé au mois de mai, lorsque une douzaine de jeunes, âgés de 11 à 14 ans, ont planché sur un scénario. Marianna Martino travaille à la CinéFabrique, l’école de cinéma installée à Vaise et soutenue par la Région et le CNC (Centre national du cinéma). Elle raconte : « La Ville de Vénissieux recherchait un partenariat et nous avons été contactés par Peggy Blond-Gropeaux, la responsable des équipements polyvalents jeunes. Les jeunes avaient déjà travaillé sur la vidéo et les films de poche et voulaient aller plus loin. »
En matière d’ateliers, l’école n’en est pas à ses débuts puisque, depuis 2016, elle mène des projets destinés aux primaires, collèges et lycées et aux enfants des quartiers prioritaires. « Le but, reprend Marianna, est d’ouvrir une voie aux jeunes de 12-25 ans, en partenariat avec des EPJ, des centres sociaux, des MJC et des associations. »
La CinéFabrique ouvre ses portes
Pour le projet de l’EPJ Pyramide, la CinéFabrique a ouvert ses portes. Elle a accueilli les jeunes pour des séances d’écriture du scénario avec Vanda Braems, qui signera la mise en scène du court-métrage. Elle a également mis à disposition le matériel et a sollicité quelques-uns de ses anciens élèves pour assurer la partie technique.
« Nous avons eu ainsi avec les jeunes Vénissians une dizaine de séances pour se connaître, voir des films courts, chercher des thématiques et aller vers la fiction, ce qui n’est pas toujours évident. » Marianna sourit : « Nous voulions qu’ils fassent un film à leur goût, à leur image, qui les valorise et qui valorise leurs lieux de vie. Ils ont aidé Vanda dans ses repérages. Elle cherchait un lieu futuriste et un des participants lui a indiqué les arches de la rue des Martyrs-de-la Résistance. C’est leur œuvre du début à la fin. Nous, nous prêtons l’outil. »
Respecter les envies
Responsable adjointe de l’EPJ, Joanna Blanc va dans le même sens : « La CinéFabrique comme l’EPJ Pyramide ont vraiment voulu respecter les envies des jeunes. Et leurs envies étaient de tourner un film d’horreur. »
Le tournage a donc démarré le 20 juillet et s’étendra sur une semaine, avec sept jeunes assidus, de 9 heures à 17 heures non-stop — les autres étant partis en vacances. Des prises de vues ont été faites à l’EPJ, à la maison des fêtes et des familles, devant la boucherie Slimane, sur des parkings, des terrains de sports, etc.
Tous se sont retrouvés devant la caméra mais aussi à tenir les rôles importants sur un tournage, du clap à la perche de son. Ces acteurs en herbe ont démontré leur naturel et leur aisance à se déplacer et parler devant une caméra. À la technique, ils ont été tout autant à la hauteur. Marianna va plus loin : « Ces jeunes comprennent comment fonctionne le cinéma et ils ont vu pourquoi on utilisait différents cadres, différents points de vue. Ils ont l’habitude de voir des images et ils captent tout cela facilement. »
L’après-tournage
Joanna est tout aussi satisfaite. « Ils ont déjà découvert plusieurs métiers du cinéma et ce n’est pas fini. En septembre, la post-production et le montage vont se faire à Vaise. Ils seront invités par la CinéFabrique pour voir comment ça se passe. Le film qui, pour l’instant, est intitulé #Mask Off, va durer entre cinq et huit minutes. Il sera diffusé dans un premier temps sur les réseaux sociaux de la Ville. On aimerait tellement aussi le voir projeter au cinéma Gérard-Philipe. »
C’est aussi le souhait de Marianna. « Une petite projection sera organisée à la CinéFabrique. Si Gérard-Philipe nous trouvait une place, ce serait génial. Nous aurions aussi, sans doute vers janvier ou février, une projection luxe au Pathé Vaise, qui se trouve à proximité de l’école et qui est notre partenaire. Là, nous aurons tous les participants de nos divers ateliers. C’est l’occasion pour qu’ils se rencontrent tous. »
Pour le financement de ce beau projet, la Ville de Vénissieux s’est engagée auprès de la DRAC, du GPV, de la Cohésion territoriale et de la Métropole. D’après Marianna, qui s’occupe de la production du projet, les financements se sont débloqués progressivement avec le Covid. N’est-ce pas un proverbe qui assure qu’à quelque chose, malheur est bon ?