Environ 50 agents des trois sphères de la fonction publique — l’État, le territorial et l’hospitalier — se sont réunis, ce mardi, devant la mairie de Vénissieux, dans le cadre d’une journée d’action nationale. Ils dénoncent la stagnation de leurs salaires depuis près de dix ans.
« Ça fait 10 ans que je suis jardinier ici et je n’ai eu aucune hausse de salaire, s’indigne Florent Exiga. Avec l’inflation, son quotidien a changé. J’ai plus de difficulté à nourrir ma famille. On doit tout repenser, tout calculer : les vacances, les activités des enfants, même un restaurant. »
Une situation qui le fait réfléchir à son avenir au sein de la fonction publique : « On se rend compte qu’il serait presque mieux pour nous de partir dans le privé. Il y a une vraie différence ».
Rappelons que les agents du service public sont classés suivant trois catégories, A, B et C, des nominations qui correspondent au niveau de hiérarchisation et de rémunération. Depuis maintenant 10 ans, le point d’indice, base nationale de calcul des salaires pour les fonctionnaires, a été gelé pour toutes les catégories.
« Nos salaires ne suivent pas »
Aucune augmentation n’a donc été proposée aux agents, excepté une hausse de 1,2 % entre 2016 et 2017. Pour la CGT, ce n’est pas suffisant. « Les augmentations de 2016 et 2017 n’ont pas compensé nos pertes financières, notamment ces dernières années, puisqu’on a eu une baisse de 18 % de notre pouvoir d’achat », affirme Chrystelle Alcaraz, co-responsable de la CGT Municipaux de Vénissieux.
Parmi les manifestants, Mélanie Boulord est auxiliaire puéricultrice. Face à l’augmentation du coût de la vie, il devient difficile pour elle de gérer son budget. « Nos salaires ne suivent pas. On fait ce qu’on peut, on vit avec ce qu’on a, mais c’est compliqué. Nous sommes en Catégorie C, nous sommes les moins bien payés. »
Même constat pour Djamila Hadjado et Marie Giagrorio, qui travaillent à l’école Henri-Wallon. Elles sont toutes les deux proches de la retraite. « Ça fait sept ans que je travaille ici et je gagne 1 300 euros brut par mois », témoigne Djamila. « Je gagne de mon côté un peu plus, mais c’est grâce à mon ancienneté, ça fait 21 ans que je fais ce métier, continue Marie. On a peur pour notre retraite. » Une sujet central pour ces deux femmes qui s’inquiètent pour leur avenir. « Je ne pense pas gagner plus de 1 000 euros par mois, s’alarme Djamila. Je fais quoi moi avec ça ? »
Les neuf syndicats de la fonction publique attendent désormais le rendez-vous du 6 juillet prochain, avec la ministre de la Fonction publique. Ils espèrent pouvoir obtenir, enfin, un dégel du point d’indice.
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