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Usin Lyon Parilly

 : avec Symbio, la mobilité verte est en marche

Installée sur le site Usin Lyon Parilly, l’entreprise Symbio, codétenue par Michelin et Faurecia, est une pionnière dans le domaine de l’hydrogène pour la mobilité et ambitionne un rayonnement international. Rencontre avec son Président-directeur général, Philippe Rosier.

Installée sur le site Usin Lyon Parilly, l’entreprise Symbio, codétenue par Michelin et Faurecia, est une pionnière dans le domaine de l’hydrogène pour la mobilité et ambitionne un rayonnement international. Rencontre avec son Président-directeur général, Philippe Rosier.
Que développez-vous au sein de Symbio ?

Nous sommes un équipementier, nous fabriquons des systèmes hydrogène pour la mobilité dont le composant principal est une pile à combustible. Symbio a démarré il y a une dizaine d’années. À l’époque la priorité était à l’électrique batterie. L’hydrogène quant à lui n’était pas bien plus développé qu’en 1969, lorsque la fusée Apollo est partie sur la lune en 1969 grâce à une pile à combustible. L’hydrogène servait à fabriquer l’électricité à bord. C’était une technologie connue, mais utilisée de façon marginale.

Depuis, les piles à hydrogène ont évolué et elles sont compatibles avec les véhicules électriques en tous genres. Leur rôle est d’y transformer l’hydrogène des réservoirs avec de l’oxygène pour produire de l’électricité, qui alimente le moteur.

Une des innovations de Symbio est de fabriquer des StackPack, c’est-à-dire des systèmes qui contiennent certes cette pile, mais également tous les composants clefs associés qui optimisent le fonctionnement de cette dernière. Cela facilite son intégration dans les diverses architectures de véhicules.

Notre ambition est de démocratiser cette technologie en réduisant son coût, car elle le mérite. Un véhicule qui en est équipé est en effet un hybride dans lequel on a remplacé l’essence par de l’hydrogène. Résultat : la seule chose qui sort du pot d’échappement est de l’eau !

Cela suppose d’augmenter drastiquement les volumes de production. Symbio, qui possède déjà une usine pilote à Vénissieux, a ainsi lancé la construction d’un des plus grands centres de production d’Europe à Saint-Fons, toujours en Auvergne-Rhône-Alpes. Au niveau international, nous visons une production de 200 000 StackPack par an en 2030.

 

À qui s’adressent les véhicules à hydrogènes ?

Nous ciblons les mobilités dites de forte intensité, en particulier celle des professionnels. La solution à hydrogène, complète celle de l’électrique batterie, est en effet très adaptée à certains segments comme les utilitaires ou les bus, les poids lourds, tous ces véhicules qui effectuent de longs trajets et qui n’ont, soit pas le temps de recharger leur véhicule en électricité, soit trop de marchandises à transporter pour que la taille de la batterie nécessaire; pour tracter tout cela n’occupe pas tout le volume utile.

Avec l’hydrogène, la recharge ne prend que quelques minutes, et le système prend peu de place.

L’entreprise Symbio développe des piles à hydrogène pour les véhicules électriques.

Quand allez-vous commercialiser vos modèles de piles à hydrogène ?

Nous les commercialisons déjà. Les trois véhicules utilitaires légers du groupe Stellantis (ndlr : Peugeot Expert, Citroën Jumpy et Opel Vivaro) seront ainsi les premiers véhicules utilitaires et à hydrogène commercialisés dans le monde. Ils seront sur les routes dès la fin de l’année. Nous venons également de signer un contrat avec la société Safra pour équiper 1 500 bus de ville. Enfin, nous travaillons sur une dizaine de partenariats encore confidentiels et qui devraient aboutir entre la fin d’année et le courant de l’année 2022.

Peut-on recycler une pile à combustible ?

Les piles en fin de vie peuvent effectivement être recyclées. Certains composants comme le platine ou les composants électroniques sont récupérés. La filière recyclage est encore jeune, mais tous les acteurs sont mobilisés pour accélérer son développement.

Quels sont vos projets pour l’avenir ?

Nous en avons beaucoup. Je n’en citerai qu’un, car il me tient particulièrement à cœur : la Symbio Hydrogène Academy. Il s’agit d’un centre de formation, dont les contours ont été élaborés avec de nombreux partenaires académiques et le soutien de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, dont nous avons déjà annoncé le lancement. Il vise à donner à nos salariés mais aussi à ceux des autres acteurs de la filière et des étudiants intéressés toutes les compétences nécessaires pour qu’ils puissent faire carrière dans ce secteur d’avenir qu’est la mobilité hydrogène.

Durant les premières semaines, cette Academy est avant tout à destination de nos salariés car notre croissance est forte. Nous étions une cinquantaine d’employés il y a trois ans, aujourd’hui nous sommes 350 et nous serons certainement 600 personnes d’ici 2023. Il faut dire qu’historiquement, nous ne produisions que quelques centaines de StackPack par an. Grâce au site de Vénissieux et surtout au site de Saint-Fons nous allons passer à plusieurs dizaines de milliers par an.

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