Les lycéens font le pari de l’alternance, en pleine crise sanitaire, pour espérer une intégration rapide dans le monde du travail
En pleine crise sanitaire, plus de 825 000 vœux pour des formations en apprentissage ont été exprimés sur Parcoursup. Une augmentation de 25 % par rapport à l’année 2020.
“On ne sait pas à quoi s’attendre”, confie Winnie Bosiakali. À 18 ans, cette lycéenne à Jacques-Brel en Terminale STMG mercatique, a opté, comme bon nombre de ses camarades, pour l’apprentissage. L’alternance devient une porte de sortie pour les futurs étudiants afin de faire face à un avenir incertain. « Ça va me permettre d’avoir de l’expérience« , estime Acacia Mwanza, une lycéenne de 17 ans.
Cette année, plus de 825 000 vœux pour des formations en apprentissage ont été formulés sur Parcoursup, un chiffre en nette augmentation (+25 %) par rapport à 2020. Alors que le monde de l’entreprise pourrait sembler impénétrable en raison de la crise sanitaire, ces lycéens veulent faire le pari inverse. “Depuis le Covid, c’est bien plus compliqué, c’est difficile pour les patrons, il y a peu d’entreprises qui embauchent, mais on ne perd pas espoir”, assure Sohane Bouacid.
Financer leurs études
Mais ce saut dans le monde professionnel effraie tout de même les lycéens. “Si on est pris dans une entreprise, on risque d’être mis en télétravail, donc on ne pourra pas rencontrer nos collègues, l’intégration va être complètement différente, on a beaucoup de pression”, observe Sohane Bouacid.
“Déjà, on entend souvent que le bac 2020 et le bac 2021 sont au rabais, mais dans nos études supérieures ça va être la même chose. Si les entreprises nous voient comme ça, ça peut être un frein à l’emploi”, s’inquiète Ibrahim Rayane, lycéen en terminale générale, lui aussi à Jacques-Brel. “On travaille, on fait ce qu’on peut dans les conditions actuelles, martèle Sohane Bouacid. Malgré cette situation et le peu d’informations qu’on a sur notre avenir, on reste motivés et on veut aller jusqu’au bout.”