Depuis de nombreuses années, Michèle Picard se bat contre les expulsions locatives, notamment en prenant des arrêtés les interdisant sur le territoire de la commune, qu’elle doit ensuite défendre au tribunal administratif de Lyon.
Le maire de Vénissieux, Michèle Picard, a écrit le 30 avril au Premier ministre, Jean Castex, afin de dénoncer « une décision aussi incompréhensible qu’inadmissible au vu de la dégradation de la situation économique, sociale et sanitaire » : la reprise des expulsions locatives à compter du 1er juin.
« En février dernier, j’avais attiré votre attention sur les conséquences désastreuses de cette crise, notamment dans les villes populaires déjà fortement impactées par le chômage et la paupérisation, écrit notamment l’élue. Un constat alarmant souligné par la Fondation Abbé Pierre dans son dernier rapport sur le mal-logement. Un cri d’alarme lancé également par toutes les associations de solidarité, qui n’arrivent plus à faire face à cette situation. »
« Aux millions de nos concitoyens déjà fortement impactés par la crise du logement, se rajoutent ces familles jusque-là épargnées qui, confrontées à une perte de revenus, n’arrivent plus à payer leur loyer et viennent s’ajouter à celles déjà en situation d’impayés. Déjà fortement mobilisés pendant la crise, les services publics se sont retrouvés surchargés de dossiers d’impayés de loyer et ont dû faire face à de nouvelles demandes. »
Rappelant que le confinement a souligné et aggravé les inégalités face au logement, le maire de Vénissieux demande ainsi au Premier ministre la prolongation de la trêve hivernale, et qu’aucune expulsion locative n’ait lieu cette année. « Face à l’urgence sociale, toutes les mesures doivent être prises pour assurer aux personnes en situation d’expulsion un logement pérenne, comme l’État s’y était engagé », conclut Michèle Picard.