Depuis juillet 2020, il est possible de régler certaines de ses factures dans les bureaux de tabac. Cette nouvelle alternative est disponible chez cinq buralistes vénissians et elle s’appelle le paiement de proximité.
Payer directement ses impôts, une amende ou sa facture d’hôpital dans un bureau de tabac, c’est désormais possible ! Avec la mise en place du paiement de proximité, le gouvernement souhaite faciliter le règlement de certains services.
Séverine Gros, gérante du tabac presse Vénissy, aux Minguettes, accepte le paiement de proximité. « Je pense que c’est une bonne solution, affirme-t-elle, les clients sont plus à l’aise avec nous. C’est très pratique, surtout pour les personnes qui n’ont pas accès à internet comme les personnes âgées, ou qui ont des problèmes pour se déplacer. Le but de ce système est surtout de donner aux usagers accès aux services publics dans les endroits où il n’y en a plus.»
Avec le paiement de proximité, les usagers peuvent désormais directement se rendre dans un bureau de tabac, avec le QR code qui se trouve sur les factures éligibles à ce type de paiement. Aucune information personnelle ne peut être transmise au buraliste et le client a seulement besoin d’indiquer le montant qu’il souhaite régler, mais pas la nature de sa facture.
« Le client peut payer jusqu’à 300 euros en espèces. Par carte bancaire, il n’y a pas de limite, sauf pour le paiement des impôts qui est lui aussi limité à 300 euros par carte. Si le montant excède cette limitation, l’usager devra alors payer de façon traditionnelle. Mais en moyenne, les factures réglées sont de 80 ou 90 euros », explique Christophe Barret, responsable adjoint du pôle gestion publique de la Direction Régionale des Finances publiques en Auvergne-Rhône-Alpes.
Quel intérêt pour les buralistes ?
À Vénissieux, cinq buralistes acceptent les paiements de proximité. D’après Christophe Barret, entre les mois d’octobre 2020 et février 2021, « il y a eu entre 45 et 50 paiements mensuels, ce qui représente environ 6 000 à 7 000 euros ». Vénissy est le bureau de tabac où il y a le plus de paiements de proximité, avec une vingtaine de transactions en moyenne chaque mois. « Lorsque les clients viennent régler leur facture, en général cela déclenche d’autres achats », apprécie Séverine Gros.
De plus, pour chaque transaction réalisée, les buralistes sont rémunérés par l’État à hauteur de 1,50 euro, quel que soit le montant de la facture payée. « Un montant trop faible, estime Armanda Jarrier, gérante du O Pasoa, route de Vienne. On veut bien rendre service, mais pas à notre détriment, on se fait de trop petites marges. » D’après elle, ces deniers temps, les sommes que les contribuables demandent à régler sont de plus en plus importantes.
« Certaines personnes souhaitent régler plus de 1 000 euros par carte et désormais, je refuse. Sur chaque paiement par carte, je dois payer une commission de 0,46 % de la somme à ma banque. Le calcul est très vite fait. Par exemple pour 1 000 euros, je paie 4,60 euros, donc je suis perdante dans l’histoire. » Elle souhaiterait que le gouvernement applique le même principe que le Pari mutuel urbain (PMU) qui, depuis 2019, prend en charge les frais bancaires pour chaque pari auprès des buralistes.
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