Le conseil de la Métropole de Lyon a voté, hier, en faveur de l’expérimentation d’un « Revenu de Solidarité Jeunes », d’un montant de 400 euros. Environ 2 000 jeunes pourraient être concernés.
Un sur cinq. C’est, en ces temps de crise sanitaire et selon les données de la Métropole, la proportion de jeunes qui vivent en-dessous du seuil de pauvreté dans le Grand Lyon. Face à l’urgence de la situation, l’exécutif a voté hier la création d’un RSJ (Revenu de Solidarité Jeunes), destiné aux 18-24 sortis du système scolaire.
Rappelons qu’à partir de 25 ans, c’est le RSA « classique » qui prend le relais. Et que, de fait, les jeunes adultes ne peuvent bénéficier de cette aide sociale.
Le « RSA jeunes » créé par la Métropole devrait être déployé dès le mois de juin, « après adoption du cadre conventionnel avec les organismes habilités à instruire et à accompagner les jeunes ». Pour en bénéficier, il faudra :
– être Français ou étranger en situation régulière ;
– être résident dans la Métropole de Lyon depuis 6 mois au moins ;
– être sorti du système éducatif ;
– ne rentrer dans aucun autre dispositif déjà existant (revenu de solidarité active, allocation aux adultes handicapés, allocation éducation de l’enfant handicapé, garantie jeunes…) ;
– n’avoir pas ou que peu de faibles ressources d’activité (moins de 400 euros par mois) ;
– ne pas bénéficier du soutien financier des parents ou d’un tiers.
« Ce sera une aide certaine pour de nombreux jeunes qui peinent à trouver un logement, à se nourrir, se soigner, a notamment déclaré Léna Arthaud, pour le groupe Communiste et républicain (majorité). Cette délibération est un premier pas vers une politique pour l’émancipation de la jeunesse, qui pourrait alors inclure les revendications portées par plusieurs organisations de jeunesse. Nous souscrivons donc à la mise en place de cette nouvelle aide qui va d’abord permettre aux acteurs et dispositifs existants de se mettre en lien et ainsi de mieux accompagner chaque jeune vers son insertion dans la société via le travail. »
« C’est un marqueur politique de notre mandature (…), estimait pour sa part Idir Boumertit, pour le groupe Métropole insoumise, résiliente et solidaire (majorité). Cette aide nouvelle est un premier message positif envers la jeunesse (…). Ce dispositif doit être vu comme une brique dans la structuration d’une politique globale pour la jeunesse. Une politique dont nous souhaitons un suivi évaluatif permanent par nos services et leurs partenaires. Nous proposons qu’une instance évaluative citoyenne, indépendante, s’appuyant par exemple sur le conseil de développement, soit mise en place pour rendre une fois par an ses conclusions et propositions sur notre politique en faveur de la jeunesse. »
Les montants mensuels du RSJ seront de 400 euros par mois si le bénéficiaire n’a aucun revenu, et de 300 euros par mois en cas de ressources d’activités inférieures à 400 euros par mois. Cette aide sera attribuée pour 3 mois, avec tous les trimestres une réévaluation de la situation, pour une durée maximale de deux ans au total. Le coût du « RSA Jeunes » est estimé par la Métropole à quelque 10 millions d’euros.
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