Expérimentées dès 2018 à Vénissieux, les permanences d’écrivain public numérique animées par l’association Amely essaiment aujourd’hui dans l’agglomération. Les difficultés d’accès au numérique concernent un nombre de personnes bien plus élevé qu’on ne l’imagine. Et le problème est devenu encore plus prégnant depuis le premier confinement.
« Dès le début, la demande a été très forte. Mais depuis la crise sanitaire, on assiste à une accélération des besoins et des demandes d’aides, témoigne Sabine Morel, directrice de l’association Amely. C’est un problème très large, qui touche autant les jeunes que les personnes âgées, et dans toutes les classes sociales. »
Lancé à Vénissieux courant 2018 avec le soutien de la Ville, de la Métropole et de l’État, le dispositif d’écrivain public numérique a tout de suite trouvé son public. En 2019, plus de 1000 personnes y ont eu recours. Et en 2020, malgré le confinement, près de 550 Vénissians ont fréquenté les permanences (*) ouvertes à la mairie, à la maison de quartier Darnaise et dans les centres sociaux de la commune. « Le terme d’écrivain public ne reflète pas vraiment la réalité, précise Sabine Morel. L’immense majorité des gens qui nous sollicitent savent lire et écrire, mais ils butent sur l’usage de l’informatique, soit parce qu’ils ne disposent du matériel, en particulier les scanners pour numériser les documents, soit parce qu’ils ne maîtrisent pas l’outil. Or aujourd’hui tout ou presque se fait numériquement. »
Les sollicitations les plus fréquentes portent sur des demandes de permis de conduire, de cartes grises, de cartes de séjour, d’allocations CAF, de dossiers de retraite, de CMU, de logement.
Amely a décidé, dès 2019, de décliner à Corbas le dispositif expérimenté à Vénissieux. Dans cette commune voisine mais sociologiquement assez différente, la demande s’est révélée tout aussi importante. D’autres permanences ont depuis ouvert à Lyon, et plus récemment dans les communes du sud-ouest de l’agglomération (Pierre-Bénite, La Mulatière, Irigny, Oullins, Saint-Genis-Laval…). « Partout on fait le même constat, souligne Sabine Morel. Bien plus de personnes qu’on ne l’imagine sont mal à l’aise, voire désemparées face au numérique. »
* Les permanences d’écrivain public numérique se tiennent chaque semaine à l’hôtel de ville (mardi après-midi et mercredi matin) et au centre social Roger-Vailland (vendredi matin). Celle de la Maison de quartier Darnaise a été suspendue jusqu’à nouvel ordre du fait de la crise sanitaire. Des permanences mensuelles sont également proposées au centre social du Moulin-à-Vent (un jeudi matin par mois) et au centre social de Parilly (un vendredi après-midi par mois).