La Métropole s’engage, avec l’association Règles élémentaires, contre la précarité menstruelle. Une collecte de protections périodiques est prévue jusqu’au 28 mai dans une quarantaine de lieux.
La Métropole se mobilise pour changer les règles. Ce vendredi 5 mars, Michèle Picard, vice-présidente de la collectivité territoriale en charge de l’égalité femmes-hommes, a annoncé aux côtés d’Henri Pais (responsable régional de l’association Règles élémentaires) une opération de mobilisation contre la précarité menstruelle. Car ce sont près de deux millions de femmes qui la subissent. De même, une étudiante sur trois indique avoir des difficultés à s’acheter des protections.
Pour Michèle Picard, l’accès à ces protections relève pourtant d’un droit fondamental : le droit à la dignité. « Dans sa vie, une femme dépense de 4 000 à 8 000 euros en moyenne, si on prend en compte tous les coûts induits (les médicaments pour la douleur, les jours non travaillés, etc..). Une somme dépensée tout simplement, parce qu’on est une femme. »
Briser un tabou
Par cette mobilisation, l’élue souhaite aussi rendre le sujet des règles moins tabou . « La triste réalité, c’est que parler du corps de la femme, de son intimité, pose toujours un problème. Aujourd’hui, la période des règles est vécue encore par trop de jeunes filles et de femmes, comme un moment dont on a honte. Et pourtant parler des règles, c’est juste parler d’une réalité physiologique, vécue par 50 % de la population. »
« Nous sommes convaincus qu’ensemble on peut changer les choses, insistait pour sa part Henri Pais. Il est primordial que toutes les femmes puissent se protéger correctement pendant leurs règles. »
Pour participer à cette opération, les habitants de la Métropole pourront déposer des dons (protège-slips, tampons, serviettes hygiéniques, serviettes lavables, coupes menstruelles et culottes menstruelles neuves, ainsi que des lingettes et des gels antibactériens) dans des boîtes installées dans une quarantaine de lieux. À Vénissieux, il en sera installé à la mairie (5, avenue Marcel-Houël), à la Maison de la Métropole, (2bis, avenue Marcel Cachin) ainsi qu’à la Maison de la Métropole, (3 bis, place Grandclément) .
Ces produits de première nécessité seront ensuite redistribués à différentes associations de solidarité : les Restos du coeur, le Secours populaire, l’Armée du salut, Habitat et humaniste Rhône, le foyer Notre-dame des sans-abri, ainsi qu’à des associations étudiantes. Une initiative qui rejoint celle lancée par le gouvernement qui en décembre dernier, avait décidé de mobiliser une enveloppe de 5 millions d’euros pour combattre la précarité menstruelle, notamment dans les collèges situés en secteur REP, avec la gratuité des protections pour les étudiantes dès septembre prochain. « Cette opération nous permettra donc, je l’espère, de pallier, d’ici là, aux besoins », commentait Michèle Picard.
Habitante
8 mars 2021 à 6 h 10 min
Les protections féminines sont trop chères. Fabricants et distributeurs profitent de la nécessité pour chaque femme d’en utiliser. Certaines jeunes femmes doivent prendre le risque en voler quelques unes dans les grandes surfaces par nécessité (témoignage télévisuel). Ces produits devraient être à un prix abordable voir gratuits pour les femmes les plus démunies. Ce geste temporaire est intéressant mais en septembre seules les étudiantes y auront accès gratuitement, les femmes en situation précaires, celles qui n’ont pas de logement et vivent dans la rue continueront à devoir voler pour y avoir accès… les grandes surfaces dont Carrefour qui affichent des profits records depuis la pandémie pourraient approvisionner les associations aidantes des plus défavorisées. Un autre combat solidaire à mener pour les femmes en ce 8 mars 2021!