Depuis près de deux semaines, des élèves de la maternelle Henri-Wallon étaient sans professeur. Les enfants ont été mélangés à d’autres classes de l’établissement. Un brassage dénoncé par les parents, qui organisaient un blocus ce matin devant l’établissement. Mobilisation payante : une remplaçante a été nommée.
“Il n’y a toujours pas de remplaçant ?” demande une mère de famille exaspérée, à la directrice Anne Bottéon. En arrivant à l’école maternelle Henri-Wallon ce vendredi matin, l’ambiance est tendue. Les parents sont excédés, tout comme les professeurs et la direction.
Une enseignante a été testée positive au Covid-19 et depuis le 18 janvier, aucune solution de remplacement n’a été trouvée. Les parents, avec le soutien de l’établissement, ont donc décidé d’agir. Ce vendredi 29 janvier, ils ont bloqué l’école maternelle, pour montrer leur mécontentement. À peine une heure après le début du mouvement, la nouvelle tombe : une remplaçante est en chemin. Pour Mme Mazouzi, membre de l’association des parents d’élèves, la colère est palpable. “C’est quand même fort, on fait un blocus, une remplaçante est trouvée dans l’heure, on menace, c’est la même chose ! Il faut qu’on fasse du bruit pour obtenir ce que l’on veut.”
Des remplaçantes différentes à chaque fois
En début de semaine, le schéma a été le même. Lundi, les parents ont menacé de bloquer l’établissement et pour apaiser leur colère, deux remplaçantes ont été trouvées. Une pour le lundi et l’autre pour le mardi. Et ensuite, plus rien. “Elles n’ont rien eu le temps de faire avec nos enfants… C’est impossible, c’est plus un accueil, une garderie, il n’y a pas de continuité pédagogique”, s’indigne une mère de famille.
Cela va bientôt faire une semaine que sa fille, en grande section, ne va pas à l’école. “Elle a envie d’y aller, c’est une classe importante en plus, explique-t-elle, mais là on l’empêche d’étudier dans de bonnes circonstances”.
Un brassage des élèves
Pour répondre au manque de personnel, l’école a été obligée de dispatcher les élèves de l’enseignante souffrante, dans les autres classes de l’établissement. Laurence Carino est maîtresse à Henri-Wallon. En temps normal, elle a 24 élèves dans sa classe, mais ces derniers jours elle s’est retrouvée avec 28 enfants. “On ne peut pas donner des cours convenables dans ces circonstances”, regrette l’enseignante. “Cela va à l’encontre du protocole sanitaire”, proteste une autre maman présente.
Et c’est ce qui inquiétait beaucoup les familles : le brassage des écoliers en pleine épidémie. Les élèves ont été baladés de classe en classe, chaque jour. “L’ARS nous a dit que les professeurs sont masqués et que nos enfants ne peuvent pas être cas contacts. Mais nos enfants, eux, ne sont pas masqués, c’est un risque !” affirme la mère de famille. Une autre maman est du même avis. Comme de nombreux parents de
l’établissement, elle a choisi d’enlever son enfant de l’école pendant une semaine. “Je suis diabétique, je suis une personne à risque, tout comme certains de mes proches, cette situation est inadmissible.” Une situation pesante pour les familles, qui attendent avec impatience le retour de la maîtresse, prévu ce lundi.
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