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Collège Paul-Éluard : menacés, les enseignants demandent des moyens supplémentaires

[Actualisé le 25 janvier à 9 heures] Après l’agression dont ont été victimes cinq des leurs le 15 janvier, les enseignants du collège Paul-Éluard estiment que leur établissement souffre d’abord d’un manque de moyens. Michèle Picard, maire de Vénissieux, a indiqué qu’elle recevra très prochainement une délégation, et qu’elle sera « à leurs côtés pour porter leurs demandes ».

Après l’agression dont ont été victimes cinq des leurs le vendredi 15 janvier, les enseignants du collège Paul-Éluard estiment que leur établissement souffre d’abord d’un manque de moyens. Michèle Picard, maire de Vénissieux, a indiqué qu’elle recevra très prochainement une délégation, et qu’elle sera « à leurs côtés pour porter leurs demandes ».

Le vendredi 15 janvier, en fin d’après-midi, cinq enseignants du collège Paul-Éluard ont été menacés verbalement par un groupe d’adolescents à la sortie de l’établissement. Ils ont essuyé des insultes jusqu’à l’arrêt du tram, que leurs agresseurs n’ont pas hésité ensuite à caillasser.

Selon nos informations, c’est un ancien élève de l’établissement, gardant rancune d’avoir été rappelé à l’ordre pour des manquements fréquents au règlement, qui aurait entraîné un certain nombre de camarades dans cette opération de représailles.

La protection fonctionnelle a été accordée aux cinq enseignants. Une plainte a été déposée lundi 18 janvier au commissariat de Vénissieux et une enquête ouverte. Le lendemain, en signe de soutien, l’ensemble des professeurs a cessé le travail en début d’après-midi, avant de se réunir en assemblée générale, avec la direction, pour évoquer ces faits graves.

Dans les colonnes du Progrès, le vendredi 22 janvier, la principale du collège, Mathilde Brottet, estime que « cette agression aurait pu être évitée si la police patrouillait régulièrement dans le quartier ». Selon elle, cette agression est davantage le résultat d’un problème extérieur que d’un malaise interne à l’établissement.

Les professeurs ont une analyse sensiblement différente de la situation. S’ils ne nient pas que « le climat de tension qui règne dans le quartier tend à s’infiltrer », ils mettent d’abord en avant le manque de moyens en personnels dont souffre l’établissement, qui comptera environ 750 élèves à la rentrée prochaine, alors qu’il a été conçu pour en accueillir 500. L’automne dernier, ils avaient déjà organisé deux mouvements de grève pour tirer la sonnette d’alarme. Sans suite.

« Il nous a été spécifié à plusieurs reprises que notre établissement ne souffrait pas d’un manque de moyens mais d’organisation, déplorent-ils. Les derniers événements tendent à prouver le contraire. Il nous a été précisé qu’un demi-poste de CPE (conseiller principal d’éducation, ndlr) serait supprimé l’année prochaine alors que nous avons besoin au minimum d’un troisième poste à temps plein. Il nous paraît donc difficile de prendre en charge les élèves dans les meilleures conditions. »

Les enseignants ont reçu le vendredi 22 janvier un témoignage de soutien et de solidarité de la section PCF de Vénissieux. Le secrétaire, Serge Truscello, souligne qu’il est « urgent de protéger les enseignants confrontés au risque de menaces et d’agressions » et que « les faits doivent être sanctionnés de manière à ce que parents et jeunes en mesurent la gravité ». Avant de rejoindre les professeurs qui « insistent à juste titre sur la question des moyens ».

Le maire va recevoir une délégation d’enseignants

Le maire de Vénissieux, Michèle Picard, s’est exprimé à son tour sur son blog, le samedi 23 janvier, soit plus d’une semaine après les faits. « La parole d’un maire est attendue parfois très vite, parfois trop vite, car c’est compter sans la discrétion nécessaire à l’exercice de mon mandat« , indique d’emblée l’élue. Sur le fond, la réaction de Michèle Picard se résume en quatre verbes : « condamner, soutenir, comprendre et répondre ». Condamner les faits « avec la plus grande fermeté », soutenir les victimes « parce qu’il est intolérable que les enseignants n’exercent pas leur mission dans un climat sûr et serein », et enfin comprendre de façon à pouvoir répondre et « faire face à toutes les difficultés ».

« L’éducation mérite une convergence d’efforts et de moyens sans précédent, à l’intérieur des enceintes éducatives comme à l’extérieur », affirme le maire de Vénissieux, avant de préciser qu’elle recevra très prochainement une délégation d’enseignants, aux côtés de son adjointe aux affaires scolaires, Véronique Forestier, et des élus municipaux et métropolitains membres du conseil d’administration du collège Paul-Éluard.

1 Commentaire

  1. vénissian

    26 janvier 2021 à 6 h 48 min

    Cette agression à l’extérieur du collège démontre, s’il en était besoin, le phénomène de bande organisées qui sévissent dans les quartiers, faire des quartiers des lieux de non droit où tout est permis où le respect n’existe pas ; voilà l’objectif de ces bandes organisées qui s’attaquent à tout ce qui représente l’Etat. Ici ce sont les enseignants qui sont menacés régulièrement dans leur vie privée, en allant prendre le tram. L’éducation nationale a besoin de réels moyens, les enseignants devraient pouvoir exercer « le plus beau métier du monde… » librement sans menace, sans craindre pour leur vie. Le pays des droit de l’homme ne peut accepter que des bandes organisées sèment la terreur les forces de police ne sont pas suffisantes et l’éducation des jeunes est aussi une question de société, de famille et de volonté politique pour protéger ceux qui ont la lourde tâche de former les adultes de demain.

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