Les derniers chiffres de l’Arcep montrent que la couverture de la commune en fibre optique avance rapidement. Mais être raccordable ne permet pas forcément de se raccorder. Explications.
La fibre optique avance à Vénissieux, c’est une évidence. Mais il reste des zones et adresses qui n’ont pas, encore, la chance de pouvoir profiter de l’Internet à très haut débit.
Selon les dernières données compilées par l’Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques et des Postes), quelque 26 219 locaux, particuliers comme professionnels, étaient éligibles à un raccordement à la fibre optique à Vénissieux en septembre 2020, contre 24 008 trois mois plus tôt, et moins de 17 600 fin 2019. Soit, déjà, une très large majorité des locaux présents sur le territoire de la ville.
Pourtant, les débits constatés ne sont pas à la hauteur de cette couverture plus que correcte en fibre optique. Selon Ariase (un courtier spécialisé dans le secteur des télécoms), seuls 26,9 % des bâtiments de la ville profitent d’un débit supérieur à 100 Mb/s (dont 19,6 % qui bénéficient d’un débit de plus de 500 Mb/s), la vitesse minimale garantie pour la technologie FTTH, sur laquelle repose la fibre. Faute d’offre souscrite, ou de possibilité de s’abonner ? Ni Ariase, ni l’Arcep, ne répondent à cette question.
La fibre disponible… parfois sans offre
« Moi, je n’ai pas encore la fibre, témoigne Catherine, qui habite au Moulin-à-Vent. Pourtant, elle a été déployée dans mon immeuble, mais je ne peux pas m’y abonner avec mon opérateur actuel. » Car c’est bien la subtilité de la fibre optique : à Vénissieux comme ailleurs, chaque opérateur est libre de commercialiser ou non des offres « fibrées ». Et il peut décider de le faire dans un quartier avant un autre, dans une rue avant une autre, voire dans un immeuble avant un autre. Ainsi, il sera par exemple, pour les habitants d’un immeuble, possible de s’abonner à une offre fibre chez Orange, mais pas chez Free ou SFR… quand les voisins d’en face auront, eux, la possibilité de faire leur choix entre les trois opérateurs !
« C’est embêtant, poursuit Catherine, parce que je n’ai pas envie de changer d’opérateur Internet. Je bénéficie d’une offre ADSL groupée avec les lignes des portables de la famille. Cela me permet de faire des économies, que je ne suis pas sûre de pouvoir retrouver en m’abonnant ailleurs. Je patiente donc, et je fais avec le débit que j’ai, sans savoir quand mon opérateur sera en mesure de me proposer une offre très haut débit. » Regrettable, mais logique : la loi interdit aux opérateurs — protection de la concurrence oblige — de communiquer trop précisément sur les dates et les lieux de déploiement.
Alors, à quand une couverture à 100 % du territoire de Vénissieux en fibre optique ? « Patience », répondent en substance les opérateurs (Orange et SFR en premier lieu, étant chargés de ce dossier par la Métropole de Lyon). Au rythme actuel de son déploiement, il n’est pas interdit de penser qu’à la fin de l’année 2021, la quasi-totalité des locaux de la ville aura accès à cette technologie, même si la crise sanitaire a pu ralentir certains raccordements. Dans l’ensemble de la communauté urbaine, cependant, la fin des déploiements fibre optique reste prévue pour 2022. Il devrait alors être possible, où que l’on se trouve à Vénissieux, de s’abonner à une offre à très haut débit. À condition, au moins pendant quelques mois, d’être prêt à changer d’opérateur si besoin.