Destinée à développer le réseau de chaleur urbain vers le nord de Vénissieux et Saint-Fons, une nouvelle chaufferie biomasse sera, dans les prochaines années, créée rue André-Sentuc. Le Grand Lyon vient de préempter une parcelle d’un peu plus de 3 000 m2.
Elle n’en est encore qu’au stade de projet, mais elle s’est déjà un peu ancrée dans la réalité. Le 16 novembre, la Métropole de Lyon a fait l’acquisition d’une parcelle de terrain d’une superficie de 3 091 m2, située au 30 de la rue André-Sentuc à Vénissieux. L’idée ? Installer, ici, une nouvelle chaufferie, intégrée au réseau de chaleur urbain que gère Vénissieux Énergies, pour le compte de Dalkia.
« Notre objectif, c’est d’étendre le réseau de chauffage vers de nouveaux espaces, en l’occurence le nord de Vénissieux, où se trouvera un collège, ainsi que la ZAC Carnot-Parmentier et le quartier de l’Arsenal à Saint-Fons, explique Philippe Guelpa-Bonaro, vice-président de la Métropole de Lyon en charge de l’énergie. C’est encore un projet, mais les voyants sont au vert. »
Le calendrier de l’opération est en effet déjà prêt. Le projet devrait être affiné en 2021, en concertation avec les élus de Vénissieux. Les travaux débuteraient en 2022, pour une finalisation de la chaufferie en 2025/2026. De premiers logements pourraient cependant être alimentés dès le début de l’année 2023. « La construction de cet équipement serait une bonne nouvelle, poursuit Philippe Guelpa-Bonaro. D’abord, parce que l’extension des réseaux de chaleur urbains permet de disposer d’une énergie produite localement. Ensuite, d’un point de vue écologique, la chaufferie permettra aux habitants de se passer du gaz de ville pour le chauffage et l’eau chaude sanitaire, une énergie qui vient souvent de loin et est très carbonée. Enfin, les usagers bénéficieront de tarifs plus bas et plus stables, les prix du gaz naturel variant selon les événements géopolitiques. »
Un coût compris entre 5 et 10 millions d’euros
La nouvelle chaufferie biomasse de la rue André-Sentuc devrait coûter entre 5 et 10 millions d’euros. Son coût sera affiné dans les prochains mois par les équipes de Vénissieux Énergies, la filiale de Dalkia restant à la manœuvre. Elle devrait avoir une puissance comprise entre 5 et 8 MWh, soit entre 3 000 et 5 000 équivalents logements.
« Quand la Ville avait la compétence du réseau de chaleur, une perspective de développement vers Saint-Fons avait déjà été prévue dans la négociation avec Dalkia, rappelle Pierre-Alain Millet, adjoint au maire de Vénissieux en charge des Énergies. Nous sommes donc favorables à ce projet : un raccordement de nouvelles zones sans équipement supplémentaire ferait baisser la qualité de chauffe sur la ville. Un travail de construction, de préparation du projet, va donc se mettre en place. »
« On aurait pu penser que la Métropole aller utiliser la production du réseau de chaleur de Lyon, puisqu’il existe déjà un raccordement avec celui de Vénissieux, mais ce n’est pas simple techniquement, ajoute l’élu. Le sujet ouvre en tout cas une réflexion politique sur les besoins en la matière sur le territoire. Des projets de valorisation de la chaleur fatale, notamment issue de la future usine Safran, sont menés. Il y a matière à proposer un mode de chauffage efficace, moderne, écologique et économiquement intéressant pour les usagers. »