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Sylvain Idangar : réussir par « l’échec »

Il a débuté chez les pros avec l’OL en 2004 par un match de Ligue des champions. Mais il n’a jamais réussi à confirmer le brillant avenir qu’on lui prédisait. Sylvain Idangar publie aujourd’hui un roman autobiographique, « La valeur de l’échec ».

Il a débuté chez les pros avec l’OL en 2004 par un match de Ligue des champions. Mais il n’a jamais réussi à confirmer le brillant avenir qu’on lui prédisait. De Valenciennes à la Thaïlande, Sylvain Idangar a mené une carrière modeste de globe-trotter. Il publie aujourd’hui un roman autobiographique, « La valeur de l’échec ».
Pourquoi ce livre ?

– On lit souvent des articles ou des livres sur les sportifs et footballeurs qui ont réussi, qui ont eu des parcours de rêve. Mais il y en a peu sur ceux qui, comme moi, sont passés à côté de la carrière à laquelle ils aspiraient. J’ai la lucidité de dire que j’ai eu un parcours footballistique modeste. Et, modestement, je pense que pas mal de personnes et de sportifs pourront tirer des enseignements aussi riches, voire plus riches, que ceux qui ont réussi. Plus globalement, je veux redonner au football ce qu’il m’a apporté.

N’êtes-vous pas un peu dur avec vous-même en pointant un « échec », malgré une carrière qui vous a permis de jouer et de marquer un but en Ligue des Champions avec l’OL de la belle époque ? D’avoir une sélection nationale avec le Tchad, et de goûter à des championnats différents en Asie ou en Afrique ?

– Peut-être, mais en mon for intérieur, mon objectif était vraiment de jouer à un plus haut niveau.

Votre parcours montre que le foot n’est pas une fin en soi. Que ce sport vous a permis de rencontrer des centaines de personnes, de connaître pas mal de pays, de vous enrichir de cultures de tous horizons…

– En effet, c’est l’autre face de mon échec… qui, sur le plan personnel, n’en est pas un finalement. Après des milliers de kilomètres parcourus à travers quelques continents, j’ai eu la chance de rencontrer des personnes très différentes, de devoir me débrouiller dans quelques langues étrangères comme le portugais, l’arabe ou même le thaïlandais… Une vraie richesse. Par ailleurs, on peut relativiser en rappelant qu’une carrière de footballeur ne dépend pas seulement du talent. D’autres paramètres entrent en compte : les relations que l’on peut entretenir avec un coach, un entraîneur qui compte sur vous et qui est remercié quelque temps après, un match que l’on manque le jour où des recruteurs sont dans les tribunes, les choix d’un club…

À de rares exceptions (Benzema), beaucoup de footballeurs qui quittent l’OL ont du mal à rebondir. Comment expliquer cela ?

– Quand on a passé des années au centre de formation, en équipe réserve et qu’on intègre le groupe professionnel, on se dit que ça y est, qu’on a touché au but. Et ne pas pouvoir poursuivre l’aventure, c’est déroutant et traumatisant. On a beau essayer de rebondir ailleurs, en France ou à l’étranger, on se rend vite compte qu’on a quitté un cadre professionnel incomparable. L’OL, c’est un centre de formation, des structures, une organisation, une préparation physique, un staff médical exceptionnels.

Revenons à « La valeur de l’échec », votre livre déjà en vente sur le Net. Vous y parlez de tout, sans tabou ?

– Je le pense, j’ai essayé en tout cas. Mais j’ai pris du recul, notamment concernant les mauvais moments que j’ai connus dans ma carrière. Sans m’autocensurer, je les rappelle en arrondissant les angles. Je ne suis pas un violent de nature. Quand j’étais victime d’une injustice, je n’insistais pas, je passais à autre chose, n’hésitant pas à changer de club pour avoir ma petite tranquillité. C’est mon tempérament. Pour tout ce qui est anecdotes, mon surnom («Sly », son ancien groupe rap), mes différends avec certains dirigeants, de sacrés bons moments avec des amis comme Ben Arfa, mon style de vie, il suffit de lire mon bouquin.

La suite des aventures de Sylvain Idangar ?

– Certains parents m’ont souvent demandé des conseils pour leurs fils. Devenir conseiller pour les jeunes footballeurs, servir d’intermédiaire entre parents, clubs et autres personnes impliquées dans le football, en créant ma structure me plairait bien. Mon rôle n’aurait rien de celui d’un d’agent de joueurs. Il est rare d’en trouver qui connaissent le terrain, le jeu, la tactique, les rapports avec les clubs… Ce ne serait pas un rôle d’entraîneur, mais vraiment de soutien au jeune footballeur. Et ce projet reste motivé par cette envie de rendre au foot, tout ce qu’il m’a apporté.

1 Commentaire

  1. Florian Etienne

    3 décembre 2020 à 19 h 08 min

    Super article, Sylvain c’est tout ce que représente la face cachée du football. Cette face ou il faut rien lacher quoiqu’il arrive. Que tu finisses pro ou non va au bout de ton truc et donne toi à fond . C’est une leçon de vie, et un leitmotiv pour la jeunesse qui pense que ce qu’on voit à la télé est à la portée de tous. Lisez le livre , vraiment je vous le recommande .
    Flo

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