C’est officiel, cinémas, théâtres et musées pourront rouvrir le 15 décembre, si les conditions sanitaires le permettent.
Le 24 novembre, les annonces présidentielles ont forcément soulagé le monde de la culture, avec la possible réouverture des théâtres, cinémas et musées le 15 décembre. À une condition, bien sûr. Emmanuel Macron plaçait le seuil à 5000 pour le nombre de contaminations et à 2500-3000 pour celui des personnes en réanimation. Au-delà, toute réouverture serait impossible.
Restait encore la question du couvre-feu, s’étendant à partir du 15 décembre de 21 heures à 7 heures. Les spectateurs bénéficieraient alors d’un système d’horodatage. Le site de la FNCF (Fédération des cinémas français) rappelle les précisions ultérieures du ministre de la Culture, Roselyne Bachelot : les séances de cinéma devront impérativement s’achever à 21 heures pour permettre aux spectateurs de rentrer chez eux munis de leur billet leur permettant de circuler. « Cette mesure, ajoute l’équipe de la FNCF, ne correspond pas à ce que le secteur du cinéma et du spectacle vivant attendait suite à l’évocation (…) d’un « horodatage » permettant de circuler pendant le couvre-feu à la sortie des salles de spectacle. La Fédération, avec le secteur du spectacle vivant a adressé aujourd’hui un courrier au président de la République pour lui demander de faire évoluer cette position. »
Indépendamment de cette contrainte, les théâtres ayant, du moins en région, une programmation annuelle, il ne sera pas difficile pour eux d’honorer leurs contrats dès le 15 décembre. Le Théâtre de Vénissieux accueillera ses spectateurs dès le 18 décembre, avec Le Grenier. Mais cela va être beaucoup plus difficile pour les cinémas. Déjà, et ce fut le cas lors de la dernière réouverture, le jour choisi, un mardi, ne correspond pas du tout au démarrage d’une semaine cinématographique, qui est le mercredi.
Ensuite, il est facile pour un gouvernement de décider que, trois semaines plus tard, les salles de cinéma pourraient à nouveau fonctionner. Mais qu’en sera-il des films disponibles ? Rappelons-nous que le 22 juin, après trois mois de fermeture, les écrans n’ont pas pu disposer d’un énorme choix de films, reprenant ceux dont la carrière avait été écourtée par le premier confinement. Les distributeurs pourront-ils jouer le jeu de la réouverture et proposer de l’inédit ? N’oublions pas qu’ils ont tous repoussé les sorties prévues en novembre et décembre à 2021. Disney a même préféré ne pas sortir en salles ses nouveaux produits, Mulan et Soul, et les proposer uniquement sur les plateformes de streaming.
Directeur de l’Institut Lumière et du festival Lumière, délégué général du festival de Cannes et longtemps Vénissian, Thierry Frémaux déclarait, à l’ouverture de sa manifestation lyonnaise en octobre dernier, que « la situation était inédite ». Jamais, poursuivait-il, les cinémas n’ont été fermés, même pas pendant les deux guerres mondiales.
Beaucoup l’ont ressenti depuis le début de l’épidémie, nous sommes en manque de culture, de cinéma, de musées, de lectures et de spectacles vivants. Espérons donc que, le 15 décembre, la situation sanitaire permette ce retour aux sources.