Dans un courrier adressé au président de la République, une centaine de maires de villes populaires, dont Michèle Picard, demandent que 1 % du plan de relance, soit 1 milliard d’euros, soient consacrés aux territoires en décrochage.
Le ton est direct. « En dépit des alertes, les villes et quartiers populaires restent dans un angle mort du plan de relance : aucune mesure ambitieuse n’a été prise pour répondre à la détresse sociale et économique qui frappe nos communes », écrivent les élus dans le courrier adressé au président de la République. Ils sont un peu plus de 100, tous maires ou présidents d’agglomérations et d’associations, représentant près de 10 millions d’habitants. Parmi les signataires, Michèle Picard, maire de Vénissieux, ainsi qu’Hélène Geoffroy, son homologue de Vaulx-en-Velin.
« Au regard de la situation actuelle, force est de constater que l’ambition que vous aviez formulé de changer le visage de nos quartiers d’ici la fin du septennat fait long feu », rappellent-ils à Emmanuel Macron, en mémoire de son discours de Tourcoing, en 2017, lors duquel il avait annoncé « un grand plan de mobilisation nationale ».
Pour faire face à la dégradation de la situation observée dans les quartiers populaires (explosion des demandes d’aide alimentaire, du nombre de chômeurs et de bénéficiaires du RSA), les signataires ont une revendication forte et claire : consacrer 1 % du plan de relance, soit 1 milliard d’euros, aux territoires en décrochage, dont 60 % dans les semaines qui viennent dans le cadre du vote à l’Assemblée nationale du projet de loi finances rectificative.
Plusieurs priorités sont avancées par les élus locaux : l’aide aux associations, la création de comités locaux de solidarité consacrés à l’aide d’urgence, un fonds de soutien à l’ouverture de maison médicales et de centres de santé, et la mobilisation des acteurs de l’emploi. Ils demandent également la création de 7 000 postes aidés dans le secteur de la médiation et de la tranquillité publique, le lancement d’un plan national contre l’illettrisme et « l’illectronisme », ou encore la généralisation des clauses d’insertion dans les marchés publics.
Au-delà de ces mesures ciblées, les porte-parole des quartiers populaires demandent enfin au président de la République de créer un Conseil national des solutions – lequel serait composé d’élus, d’associatifs, de fonctionnaires, d’entrepreneurs et d’universitaires bénévoles – dans le but « d’identifier, promouvoir et évaluer les solutions qui marchent sur le terrain ».