Puisque, du 2 au 8 novembre, « La 25e heure » ne pourra avoir lieu, l’hommage rendu par l’Espace Pandora à Boris Vian deviendra numérique. Jusqu’ici ambulante (d’où le nom du festival), la parole devient virtuelle mais reste tout aussi importante.
L’Espace Pandora préparait activement son festival Parole ambulante qui, du 2 au 8 novembre, sous le titre de « 25e heure », rendait un bel hommage à Boris Vian dans plusieurs lieux de la métropole. Une façon originale de célébrer le centenaire de la naissance de ce touche-à-tout de génie. Hélas, tout a été annulé. L’équipe de Pandora a réagi avec ce communiqué, daté du 29 octobre : « La nouvelle est tombée hier soir, il n’y aura pas de vingt-cinquième édition du festival Parole ambulante, en tout cas sous sa forme la plus vive et la plus vivante, de chair, d’os et de sang. Il n’y aura pas, non plus, de trente-cinquième anniversaire de l’Espace Pandora, en tout cas pour le moment (…) Tout est stoppé et notre élan, du coup, est tout bonnement confisqué. Bien sûr, nous nous y attendions, plus ou moins, plus que moins. Mais, néanmoins, l’annonce est rude. »
Pour donner à sa façon un vibrant coup de chapeau à Vian, Thierry Renard, le directeur de l’Espace Pandora, publie sur son Facebook un courrier qui reprend les termes du fameux « Monsieur le président, je vous fais une lettre » de la chanson Le Déserteur. Il y écrit : « Permettez-moi, Monsieur le Président, de vous interpeller. Ce qui fait aussi une nation, c’est sa culture. Et, avec elle, j’en conviens, l’éducation. La culture est le lien qui nous unit. Ce soir, ce mot n’a jamais été prononcé. Et vous me rendez triste, Monsieur le Président. Je suis de ceux que ce mot emporte au loin, fait encore rêver. (…) Je n’ai pas vu le geste bienveillant que j’attendais, geste bienveillant en direction des artistes et des agitateurs poétiques (…) Nous allons encore devoir vivre pourtant de longues semaines confinés. Nous allons encore devoir vivre en des temps confisqués. Nous ne mourrons pas de la pandémie, et c’est heureux. Mais je ne voudrais pas, à la place, mourir de faim et de soif. Faim de vivre et soif de poésie. »
Pour compenser l’annulation de l’édition physique de Parole ambulante, l’Espace Pandora en a proposé une version numérique. On pourra donc toujours profiter de « La 25e heure » à distance sur les réseaux sociaux et pendant plus longtemps que le festival lui-même.
Des livres pour le confinement
Pour que le nouveau confinement paraisse moins long, l’Espace Pandora via la maison d’édition qu’il gère (La Passe du vent), propose plusieurs nouveautés : On n’est pas là pour se faire engueuler, ouvrage collectif qui rend hommage à Boris Vian ; Là de Mireille Debard ; La Peau de l’eau de Fabio Scotto ; Silence du temps de Stéphane Juranics ou Le Silence, ses rebords de Pierre Soletti, qui fut en résidence à Vénissieux en 2015. Et encore : Ici Algérie d’Isabelle Pinçon ; Je n’aime pas les ateliers d’écriture de Jean-Marc Flahaut ; Tenir debout de Michaël Glück et Anges profanes de Frédérick Houdaer.
Les librairies étant pour l’instant fermées, on peut envoyer un mail sur le site de l’éditeur afin de les commander.
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