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Reconfinement : « pas une surprise », mais « un mauvais moment à passer »

Depuis cette nuit, la France est de nouveau confinée, afin de lutter contre l’épidémie de Covid-19. À Vénissieux, les habitants disent « faire avec », mais avoir « hâte que tout ça se termine enfin ».

Depuis cette nuit, la France est de nouveau confinée, afin de lutter contre l’épidémie de Covid-19. À Vénissieux, les habitants disent « faire avec », mais avoir « hâte que tout ça se termine enfin ».

vendredi 30 octobre 2020, premier jour du 2eme confinement à Vénissieux centre

Dans les rues de Vénissieux, ce vendredi, les passants sont moins nombreux qu’en temps normal, en ce premier jour de reconfinement. Mais il y a « tout de même plus de monde qu’en avril, lors du premier confinement », note Frédéric, la cinquantaine, sorti « faire juste quelques courses pas trop loin ».

C’est vrai : les exceptions sont plus nombreuses pour ce deuxième confinement, qui doit permettre de lutter contre la propagation du Covid-19 sur le territoire national. Ainsi, de nombreux salariés (ouvriers, employés du BTP et de certains commerces jugés essentiels…) peuvent se rendre au travail. Les écoles, collèges et lycées resteront ouverts, tout comme les services publics.

Bien sûr, comme au printemps, il faut depuis ce matin présenter, en cas de contrôle, une attestation de déplacement dérogatoire. « Je ne l’ai pas encore téléchargée, admet Martine, croisée rue Gambetta. J’habite un peu plus haut et je vais chercher mon pain. Cela représente à peine 200 mètres. » « Ce serait pas de chance de croiser un policier », assure-t-elle… oubliant que le poste de police municipale se trouve à quelques mètres, à l’angle des rues Jean-Macé et Gambetta !

Hicham, lui, a bien complété son attestation. Ou plutôt ses attestations. « Ca va finir par devenir compliqué, dit-il en riant. J’ai mes deux attestations ’employeur’, pour dire que je suis salarié et que je suis dans l’obligation de venir sur mon lieu de travail, sans possibilité de télétravail. Et j’ai mon attestation dérogatoire, parce que là je vais déposer ma fille chez sa maman parce qu’elle en a la garde ce week-end. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué, n’est-ce pas ? »

Déjà des craintes pour les fêtes de fin d’année

Plus haut, sur le plateau des Minguettes, le calme d’une fraiche matinée d’automne n’est interrompu que par les passages du tramway T4. D’où sortent de nombreux voyageurs, pour certains de retour de courses dans un hypermarché local. « J’ai pris des desserts pour les enfants, de la farine, des pâtes, de la viande et des produits surgelés, énumère Christelle. J’essaie de ne pas céder à la panique, et de ne pas trop acheter. Mais je fais quand même des réserves : on ne sait pas combien de temps cela va durer, ce nouveau confinement. Et les stocks des groupes agroalimentaires ne sont pas infinis… » Justement, ce reconfinement, qu’en pense-t-elle ? « Je me sens un peu fatiguée de tout ça. On n’a pas le choix, il va bien falloir faire avec. Ce n’est pas une surprise : les chiffres de circulation du virus sont très mauvais. J’espère simplement que l’objectif du 1er décembre est atteignable, et que l’on ne se prépare pas à passer les fêtes de fin d’année confinés. Ma famille habite en Isère, j’espère pouvoir les voir. Mes enfants sont jeunes, ils auraient beaucoup de mal à accepter un noël sans leurs grands-parents. »

De la lassitude teintée d’inquiétude, c’est aussi ce que ressent Linda. Pas pour elle, mais pour sa fille. « Elle a pris des risques, démarché des banques, trouvé des fournisseurs, pour ouvrir une boutique éco-responsable sur Lyon. Elle n’a pas la chance de faire partie des commerces ‘essentiels’, donc elle a dû fermer ses portes pour au moins un mois. Elle est très inquiète, et je le suis pour elle. Si elle n’a pas la possibilité de faire rentrer du chiffre d’affaires pour les fêtes de fin d’année, et même si elle reçoit des aides de l’État, elle sera probablement contrainte de mettre la clé sous la porte en 2021. »

Tout juste sorti d’un rendez-vous médical, Jean-Jacques se dit, pour sa part, soulagé par ce nouveau confinement. Il faut dire que le Covid-19, il l’a côtoyé de près : sa femme en a été atteinte, et en garde une certaine gêne respiratoire, même six mois après. « Ce virus, c’est une saleté, rappelle-t-il. Les masques, les gestes barrières et le couvre-feu n’ont pas été suffisants. Il faut frapper un grand coup. Et le confinement, c’est la seule option qui marche vraiment. Je ne suis pas ravi de ne pas avoir le droit de sortir de chez moi, mais si c’est le prix à payer pendant quelques semaines pour que les gens arrêtent de mourir bêtement d’un virus dont on n’avait jamais entendu parler un an plus tôt, alors je suis d’accord. Et j’espère que tous, collectivement, nous aurons l’intelligence de respecter les consignes pour que ce mauvais moment passe le plus vite possible… »

1 Commentaire

  1. location autocar

    28 novembre 2020 à 9 h 55 min

    merci pour votre article

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