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Protocole renforcé dans les établissements scolaires : les enseignants inquiets de « l’impréparation »

Dès lundi, les écoles, collèges et lycées devront mettre en œuvre un nouveau protocole sanitaire, publié ce matin. Si les enseignants sont heureux de pouvoir continuer à accueillir les élèves, ils déplorent le manque d’anticipation de leur ministère.

Dès lundi, les écoles, collèges et lycées devront mettre en œuvre un nouveau protocole sanitaire, publié ce matin. Si les enseignants sont heureux de pouvoir continuer à accueillir les élèves, ils déplorent le manque d’anticipation de leur ministère.

 

Le port du masque devient obligatoire pour tous les élèves, dès 6 ans, dans les espaces clos ainsi que dans les espaces extérieurs.


Dernière minute : en fin de journée, le ministre Jean-Michel Blanquer a annoncé que la rentrée des classes, qui devait être décalée lundi à 10 heures pour permettre aux équipes enseignantes de préparer un hommage à Samuel Paty, sera finalement maintenue à l’horaire habituel. Une minute de silence sera organisée à 11 heures.


Dans la foulée de l’intervention présidentielle du 28 octobre, le ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, annonçait jeudi que le protocole sanitaire serait renforcé dès la rentrée scolaire du 2 novembre, afin de permettre aux établissements scolaires, de la maternelle au lycée, de continuer à accueillir les élèves.
La version actualisée du protocole sanitaire a été publiée ce vendredi, soit 72 heures avant la rentrée. Il prévoit une limitation du brassage des élèves, des masques dès l’école élémentaire et un nettoyage renforcé, avec une aération toutes les deux heures minimum. « Le principe est celui d’un accueil de tous les élèves, à tous les niveaux et sur l’ensemble du temps scolaire », souligne le nouveau protocole.

« On est dans l’impréparation la plus totale », tempête Samuel Delor, enseignant au lycée professionnel Marc-Seguin de Vénissieux et responsable de la CGT Éducation du Rhône. « Déjà j’observe que le plan de continuité pédagogique prévoyait depuis début juillet le passage à un accueil des classes sur trois jours en demi-groupe en cas de circulation active du virus. Il me semble que nous y sommes. Or le gouvernement a écarté cette piste. Il propose un simple renforcement des règles, sauf qu’on ne sait pas avec quels moyens, quel personnel… Idem pour l’accueil des élèves au moment où les professeurs seront en train de préparer l’hommage à Samuel Paty. Pour l’heure, rien n’est prévu. Dans quel autre ministère que l’Éducation nationale peut-on imaginer que l’on puisse préparer en un claquement de doigts une rentrée aussi lourde ? C’est du grand n’importe quoi. »

Si les enseignants vénissians que nous avons interrogés ce matin ne sont pas tous aussi critiques que Samuel Delor, le sentiment général est celui d’un manque d’anticipation. « Depuis le mois de mars on commence à être habitué, soupire Camille Bastien, enseignante à l’école primaire du Centre et déléguée syndicale SNU-ipp. Je ne crois pas trahir mes collègues en disant que nous sommes heureux de pouvoir continuer à accueillir les enfants, on a tous vu les difficultés nées du premier confinement. Mais ça s’annonce très compliqué à gérer : des lavages de mains plus fréquents, les entrées et sorties décalées, une circulation limitée dans les locaux, les récréations différenciées… Tout cela ne s’improvise pas, même si à l’école du Centre nous avions déjà en partie mis en place ces mesures. Ce qui me gêne par ailleurs, c’est la concomitance avec l’hommage à notre collègue Samuel Paty. Comment allons-nous pouvoir le faire correctement et dignement ? J’ai peur que ça passe au second plan. »

Du fait de cet hommage qui sera rendu nationalement dans tous les établissements scolaires, la rentrée a été différée à 10 heures, sauf pour les enfants des personnels soignants, enseignants et des familles monoparentales dont la mère ou le père travaille. L’Éducation nationale a demandé aux collectivités de l’assister pour assurer cet accueil, ne laissant aux services municipaux qu’un délai extrêmement court pour s’organiser. « Nous avons tenu à ce que la ville n’assume pas seule cet accueil, précise Véronique Forestier, adjointe au maire de Vénissieux en charge de l’éducation. Nous mettrons à disposition un personnel par école. L’information des parents est également assurée par les directeurs d’établissements. »

Au groupe scolaire Jean-Moulin des Minguettes, le directeur, Christophe Tsalichis, n’est pas excessivement inquiet sur la mise en œuvre du nouveau protocole sanitaire. « Nous avions déjà alourdi volontairement les règles depuis la rentrée pour rassurer les parents. Nous sommes rodés pour les accueils décalés, les récrés différenciées… Mais il reste quand même un tas de questions sans réponse. En fait, on nous donne des consignes, mais concrètement on ne sait pas comment faire. Prenons l’exemple du masque. Le mot d’ordre est que tous les enfants doivent désormais en porter, et que c’est aux parents de le leur fournir. Mais si lundi matin des enfants arrivent sans masque, qu’est-ce qu’on fait ? On les refoule ? Ce n’est pas une question anodine dans un quartier comme le nôtre où les familles ont peu de moyens. »


L’essentiel du nouveau protocole sanitaire

• Port du masque
Il ne concerne pas les élèves de maternelle, mais il est obligatoire pour tous les autres, dès 6 ans, dans les espaces clos ainsi que dans les espaces extérieurs. Il appartient aux parents de fournir des masques à leurs parents. Le ministère est censé doter chaque école, collège et lycée en masques « grand public » afin qu’ils puissent être fournis aux élèves qui n’en disposeraient pas.

• Lavage des mains
Il doit être réalisé a minima à l’arrivée, dans l’école, avant et après chaque repas, avant et après les récréations, après être allé aux toilettes, le soir avant de rentrer chez soi ou dès l’arrivée au domicile.

• Brassage des élèves
La limitation du brassage entre élèves de groupes différents (classe, groupes de classes ou niveau) est requise, et doit être pleinement opérationnelle au plus tard le 9 novembre 2020. L’arrivée et le départ des élèves dans l’établissement peuvent être étalés dans le temps et il est recommandé d’attribuer une salle à chaque classe. Lorsque le brassage entre classes n’est pas possible, notamment en 1re et terminale, la limitation du brassage s’applique par niveau.
Les récréations sont organisées par groupes avec un respect des gestes barrières. Les enseignants pourront également proposer des temps de pause en classe.
Dans les cantines, il est recommandé, lorsque le respect de la distance d’un mètre entre élèves est impossible, de faire déjeuner les élèves d’un même groupe (classe, groupes de classe ou niveau) ensemble et, dans la mesure du possible, toujours à la même table.

• Ventilation des classes
L’aération des locaux doit être la plus fréquente possible (au moins toutes les 2 heures), et doit durer 15 minutes au minimum. Les salles de classe doivent être aérées le matin avant l’arrivée des élèves, pendant les intercours, pendant chaque récréation, lors du déjeuner, et pendant le nettoyage des locaux.

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