Confronté, comme de nombreuses autres salles dédiées à la pratique du sport, à une forte limitation de ses activités en raison de l’épidémie de Covid-19, le complexe vénissian We Are Sports ira défendre son dossier devant le Conseil d’État après avoir été débouté par le tribunal administratif de Lyon. Mathieu Gauthier, gérant, revient pour Expressions sur cette procédure et les difficultés traversées par son entreprise, qui compte une dizaine de salariés.
– Vous avez lancé une procédure en justice pour obtenir la levée des restrictions qui concernent We Are Sports. Aujourd’hui, vous portez votre recours devant le Conseil d’État. Pourquoi ?
Parce que nous avons été déboutés par le tribunal administratif dans des conditions qui ne sont pas légales : le verdict a été rendu sans audience, sans entendre nos arguments. Notre avocat n’en revenait pas ! Nous portons donc l’affaire devant le Conseil d’État.
– Devant le Conseil d’État, vous contesterez donc en premier lieu la forme de la décision prise par le tribunal administratif de Lyon. Sur le fond, quels arguments avancez-vous pour demander la réouverture totale de votre établissement ?
Nous estimons que les mesures qui nous sont imposées ne sont pas justes, qu’elles sont déconnectées de la réalité des établissements comme les nôtres, et qu’elles ne tiennent pas compte des vertus du sport en matière de santé. La pratique sportive renforce en effet l’immunité, de nombreuses études le disent ! Par ailleurs, nous accueillons différentes activités, dont certaines sont plus « distanciables » (le badminton par exemple) que d’autres (le football, le squash…). Pourquoi tout mettre dans le même panier, alors qu’il suffirait d’étudier un peu les sports proposés pour mettre en place des mesures de bon sens ?
– De nombreuses salles de sport pointent en effet, alors que l’épidémie de Covid-19 repart à la hausse, le fait que les cas de contamination dans leurs locaux semblent rares, voire inexistants…
C’est clair ! Ici, nous avons une grande hauteur sous plafond, pour une circulation de l’air maximale. C’est presque comme faire du sport dehors. Je ne suis pas de mauvaise volonté ; je suis prêt à adopter n’importe quelle précaution, n’importe quelle nouvelle habitude pour continuer mon activité. Si on me demande de noter le nom de chaque personne qui passe ma porte d’entrée, je le fais avec plaisir. Mais je souhaite que l’on puisse au moins pouvoir présenter nos arguments. Ce que le tribunal administratif de Lyon nous a refusé.
– À quel point l’activité de We Are Sports a-t-elle été impactée, jusque-là, par l’épidémie de Covid-19 ?
Pendant le confinement, nous avons perdu plus de 250 000 euros de chiffre d’affaires. La semaine dernière, 20 000 euros. Pendant ce temps, comme toutes les entreprises, nous devons payer nos loyers, nos charges, entretenir nos équipements… Nous avons obtenu un Prêt garanti par l’État, certes. Mais c’est de l’argent qu’il va falloir rembourser, pas un cadeau ! Notre activité pourrait être menacée à court terme si de nouvelles mesures restrictives était imposées, ou si un nouveau confinement était décidé. Nous avons 10 salariés, ce sont autant de familles qui vivent dans l’inquiétude…