Masque obligatoire à Vénissieux : « prendre des risques, ça peut coûter des vies »

Arrêt de tramway Vénissy, 10 heures du matin, ce mardi 22 septembre. Depuis quatre heures, le port du masque est obligatoire à Vénissieux, dans toutes les rues, comme dans 9 autres communes de l’agglomération lyonnaise, afin de lutter contre la propagation du Covid-19.

Faisons les comptes : sur 10 personnes qui attendent le « tram » en direction de la Doua, six portent le masque selon les recommandations sanitaires. Deux, en pleine discussion, n’ont pas pensé à couvrir leur nez. Une dame, au téléphone, le laisse pendre à son oreille. Un dernier, plus jeune, l’a dans la poche. Dans les hauts-parleurs de la station, un message rappelle l’obligation de porter le masque. La dame raccroche, et s’exécute. Le masque sort, enfin, de la poche du dernier lorsqu’approche le tramway. Les nez non-couverts le restent, au grand dam d’une personne âgée qui, passant par là, a tenté d’un regard désapprobateur de faire comprendre au couple qu’ils ne faisaient pas les choses dans les règles.

Alors, le port du masque obligatoire à Vénissieux, qu’en pensent les habitants ? « On n’a pas le choix, constate Haroun, la quarantaine, en recherche d’emploi. Je le porte dès que sors de chez moi. Ma maman est assez âgée, je ne veux pas prendre de risque. » Lina, qui l’accompagne, admet ne pas encore avoir le réflexe de le porter partout dans la ville. « En dehors des jours de marché, la densité de population est moins importante que dans le centre de Lyon, où je travaille. J’avoue, quand je suis dans mon quartier, aux Minguettes, je n’ai pas très envie d’être masquée. » L’amende de 135 euros en cas de non-respect des consignes sanitaires ? « Je vais changer mes habitudes », promet-elle.

« La santé avant tout »

Et dans le centre ? Marie-Jo, qui accompagne une personne âgée à sa voiture, est une « convaincue du masque ». « Je le porte depuis le début, assure-t-elle. J’entends dire que c’est contraignant, que ça empêche de respirer, que ça gratte… Je pense que la santé de nos aînés passe avant ce genre de considération. Prendre des risques, cela peut coûter des vies. Avoir cela sur la conscience, personnellement c’est hors de question. »

Plus loin, devant un cabinet médical place Henri-Barbusse, la discussion entre Michelle et Jacques porte justement sur les nouvelles mesures prises par les autorités pour enrayer la progression du Covid-19. « Quand je porte un masque, je peux avoir du mal à respirer, constate Michelle. J’en ai parlé à mon docteur qui m’a répondu qu’à mon âge, je devais le porter. Pas le choix, donc. Vivement que tout ça soit derrière nous ! » Jacques, quant à lui, tente d’être positif : « J’ai une très mauvaise habitude : je fume. Au moins, avec le masque, j’ai revu à la baisse ma consommation de cigarettes. Faut voir le bon côté des choses ! »

Sur la place Léon-Sublet, Florian, étudiant, se veut plus virulent. Le masque dans la rue, il l’assure, ce sera « sans lui ». « Au début de la crise, le masque ne servait à rien, maintenant il faut le porter partout. L’amende ? Tant pis, je prends le risque. »

Reste qu’une amende de 135 euros, ce n’est pas uniquement ce que risquent ceux qui, comme Florian, refusent de porter un masque. Selon les données publiées hier par la Préfecture, le taux d’incidence du Covid-19 atteint à Lyon 213 pour 100 000 habitants. Il est supérieur à 100 à Vénissieux, et le taux de positivité dépasse les 8%. Et le coronavirus est responsable, depuis son apparition en France, de quelque 31 340 décès.

Les nouvelles mesures prises par la Préfecture du Rhône contre le Covid-19

– Le port du masque est obligatoire à Vénissieux et dans 9 autres communes, de 6 heures à 2 heures du matin.
– La jauge des grands rassemblements a été abaissée de 5 000 à 1 000 personnes.
– Brocantes, vide-greniers et buvettes en plein air sont interdits.
– La Foire de Lyon et la Vogue des Marrons sont annulées.
– Dans les bars et les restaurants, il est interdit de manger debout et de danser.