Mi-juin, le groupe Renault Trucks SAS, filiale du suédois Volvo, avait annoncé sa décision de supprimer 463 postes en France, principalement sur le site de Vénissieux/Saint-Priest. Les négociations pour une éventuelle Rupture conventionnelle collective débuteront au cours de la première quinzaine de septembre.
Le groupe Renault Trucks SAS, filiale du suédois Volvo, avait annoncé mi-juin sa décision de supprimer 463 postes « études et recherche » sur l’ensemble du territoire. Selon la direction, il s’agissait de faire face aux conséquences économiques de la crise du Covid-19 et à une baisse annoncée de 50 % des commandes de véhicules de transport en 2020. Deux sites de production seront concernés : Bourg-en-Bresse (25 suppressions) et surtout Vénissieux/Saint-Priest (335).
Pour les syndicats, déjà échaudés en 2014 et 2015 par des plans de départ volontaires visant à améliorer la rentabilité, il s’agit bien d’un « plan social ». Mais la direction, par la voix de Anne-Cécile Bénita, responsable communication institutionnelle du groupe Volvo, préfère s’en tenir au terme technique de Rupture conventionnelle collective (RCC). « Ce n’est pas un plan social, assure-t-elle. On parle uniquement de départs volontaires, sans aucun licenciement sec. On ne veut pas que les gens qui vont partir se retrouvent au chômage. Nous les soutiendrons pour trouver une nouvelle embauche, créer une entreprise, partir en formation ou éventuellement en préretraite. » Et de rappeler que, si 463 postes sont supprimés, 104 seront créés, ce qui porte la réduction finale à 360 postes sur les deux sites.
Les négociations débuteront durant la seconde quinzaine de septembre. Elles pourront durer plusieurs mois, voire plus. Aucun délai légal n’est imposé par le législateur aux parties en présence. Si un accord est trouvé, il devra encore être validé par la Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi (DIRECCTE)
Un sentiment de gâchis
« Nous avons un sentiment de gâchis. Le budget 2 020 était en hausse pour les études et recherche, on nous parlait de challenges autour des normes CO2… Or c’est à ce secteur que l’on touche. Il en résultera une perte de notre capacité d’innovation, déplore Olivier Rosain, délégué syndical central et coordinateur CFE-CGC. Nous sommes inquiets pour le site de Vénissieux, qui compte à ce jour 1 100 personnes en études et recherche. Près de 300 prestataires sont déjà partis pendant le confinement. Avec ces suppressions de postes, le site risque de perdre sa taille critique, et devenir inintéressant pour Volvo, qui pourrait alors privilégier des sites suédois. »
« Il n’y a pas d’inquiétude à avoir sur ce point, et la Suède rencontre d’ailleurs les mêmes problématiques, répond Anne-Cécile Bénita. Nous allons par ailleurs créer une unité mondiale de véhicules de distribution de moyen tonnage au niveau du groupe, qui utilisera notamment les compétences du site de Vénissieux. »
Reste que pour les salariés, il s’agit bien d’un nouveau plan de contraction de l’emploi. « Avant l’été, les actionnaires nous avaient annoncé qu’ils ne toucheraient pas leurs dividendes, et l’on s’était réjoui. Mais finalement, ces deux milliards d’euros gagnés ont été utilisés pour licencier », dénonce Olivier Rosain.
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