Culture

Hela Bensghaier, graphiste altruiste

Volontaire, infatigable et enjouée, la graphiste vénissiane Hela Bensghaier met ses compétences et son énergie au service des autres. Rencontre.

Volontaire, infatigable et enjouée, la graphiste vénissiane Hela Bensghaier met ses compétences et son énergie au service des autres. Rencontre.

Certains rêves sont altruistes. Celui d’Hela Bensghaier consiste à mettre au service de grandes causes sa passion pour le design. Adepte de logiciels de dessin, férue de graphisme et virtuose du crayon à papier, cette jeune femme de 29 ans a réalisé en quelques mois des dizaines d’affiches pour des causes diverses. Prévention contre le coronavirus, promotion du don du sang, soutien aux personnels soignants, sensibilisation au cancer, et même conception de visières de protection pour enfants… Et lorsque ses écrans lui en laissent le temps, elle s’investit dans plusieurs associations comme les Restos du cœur de Saint-Fons. « Il faut que je le fasse, c’est dans ma nature, explique-t-elle simplement. Moi, je vais bien, alors je m’occupe des autres ».

Toute petite, Hela a déjà la création artistique chevillée au corps. Dans le logement qu’elle occupe avec ses parents dans la ville de Ben Arous, au nord de la Tunisie, elle ne peut s’empêcher de dessiner, de crayonner, de croquer des portraits de ses proches. Elle transforme aussi en maquette de maison, de meuble ou de véhicule le moindre morceau de carton qui passe à sa portée.

Mais que l’on ne s’y trompe pas. Hela est sérieuse, studieuse même. « Je suis née dans une famille simple, où l’éducation était rigoureuse et la religion omniprésente, se souvient-elle. Mes parents travaillaient tous les deux dans l’éducation. Ma mère était surveillante générale dans un lycée. Mon père, issu d’une famille d’agriculteurs, était professeur de technologie au collège. » Sa scolarité se déroule sans encombre de l’école au collège, puis du collège au lycée. « Petite fille, je n’avais pas de rêve particulier. Je n’étais pas comme les autres qui disaient vouloir être docteur ou princesse. J’étais une petite fille réaliste, sourit-elle. Je me voyais simplement fonder une famille et être heureuse. Mais pour cela il fallait que je réussisse mes études, que je puisse avoir le choix. »

« Notre vie, c’était école, école et encore école, abonde sa grande sœur Nadia, de onze ans son aînée. À la maison, il fallait avoir l’objectif d’aller le plus loin possible dans les études. Et comme Hela était toujours avec ses deux grandes sœurs, elle a grandi avant son temps. Mais ce n’était pas le style à faire la fête. ».Deux décennies plus tard, la persévérance a payé. Hela Bensghaier est aujourd’hui titulaire d’un mastère* en « arts visuels, arts et métiers » obtenu à l’été 2014, qu’elle a pu faire reconnaître sur le territoire français.

Paris, la révélation
2014, c’est aussi l’année où Hela visite Paris. Une révélation. « Comme j’étais parmi les meilleurs élèves de ma promotion à l’Institut supérieur des beaux-arts de Tunis, l’établissement m’a offert ce voyage à Paris, relate-t-elle. Je n’y suis restée qu’une semaine, mais j’ai été littéralement conquise par les lumières de la capitale, les affiches, et le design qui s’affichait à tous les coins de rue. »

En 2017, la voici de nouveau de l’autre côté de la Méditerranée, cette fois-ci avec le statut de « chercheur en sciences du design ». Hela s’investit alors dans différents projets. Elle rédige notamment un mémoire sur les liens entre le design et la construction, en lien avec un laboratoire de l’Institut national des sciences appliquées de Lyon (INSA). « La présentation qu’elle m’a faite de ses travaux m’a permis de noter un esprit de synthèse, une vive curiosité et une envie prononcée d’apprendre », souligne alors le directeur du laboratoire, Ali Daouadji.

En ce début d’été, Hela Bensghaier attend avec impatience sa carte de séjour, qui lui permettrait de travailler en France. Car la jeune femme compte bien continuer à œuvrer sur le territoire. « La Tunisie me manque forcément un peu car c’est mon pays d’origine, mes parents, l’une de mes sœurs, mes amis, toute la famille, sont là-bas, confie-t-elle. Mais je ne regrette rien, ma vie maintenant est ici, à Vénissieux. »

> Contact : bensghaierhela453@gmail.com

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