L’inventeur et fabriquant de chaudières thermodynamiques innovantes supprime la moitié de ses effectifs, désormais recentrés sur son site de Vénissieux.
Après des retours décevants de ses clients, la société Boostheat a annoncé le 7 juillet la suppression d’une quarantaine de postes sur un total de 89. Ce projet, qui a été présenté aux représentants du personnel, a été adopté « à l’unanimité » par le conseil d’administration de l’entreprise, selon un communiqué.
Cette restructuration doit permettre de financer l’activité de la société jusqu’en septembre 2021, le temps jugé nécessaire pour mettre au point une nouvelle version de sa chaudière, exempte de défauts. Fabriquée dans l’ancien site Bosch du boulevard Joliot-Curie, la chaudière Boostheat a été présentée comme une véritable innovation à son lancement. Intégrant la technologie des pompes à chaleur, elle devait permettre des rendements inédits. Mais les premiers modèles installés n’ont pas atteint le niveau de performance escompté.
Interrogé par l’AFP, le directeur général délégué, Luc Jacquet, indique qu’une nouvelle version du logiciel de pilotage de l’appareil est en cours de développement. Boostheat souligne également dans son communiqué « la confiance renouvelée » de ses partenaires, à commencer par son premier actionnaire, le suisse Holdigaz, qui « a confimé sa volonté de nous accompagner y compris au travers de ses intentions de commandes ».
Parmi les mesures annoncées figure le regroupement de toutes les activités sur le site vénissian. Sont visés en premier lieu les 23 salariés du site de Ramonville-Saint-Agne, dans la banlieue de Toulouse, en charge jusqu’à présent des activités de recherches et développement. L’entreprise a par ailleurs décidé de réorienter sa stratégie commerciale, en privilégiant les grands installateurs plutôt que le grand public. Ce qui entraîne le licenciement de neuf commerciaux en France.
Avec ce plan, Boostheat espère pérenniser son activité. Mais depuis l’annonce, à la sortie du confinement, de l’arrêt provisoire de la commercialisation de ses chaudières, la société a perdu le tiers de sa valeur en Bourse, où elle est cotée depuis octobre 2019.
Le maire de Vénissieux a réagi à ces annonces ce vendredi dans un communiqué. Michèle Picard rappelle qu’elle avait interpellé le président de la Métropole de Lyon en mars 2019, « quelques semaines après l’inauguration très médiatisée de la ligne de production de Boostheat », pour attirer son attention sur « les difficultés rencontrées par cette entreprise ou d’autres dans le projet de campus industriel présenté à grand renfort de marketing ». Plus que de marketing, le maire de Vénissieux estime que « c’est de l’engagement de l’État, de la Métropole, des collectivités locales et des grands groupes industriels dont ont besoin les partenaires économiques du territoire ».