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Paris de créatrices : le parcours de trois entrepreneures vénissianes

Faute d’avoir pu trouver un emploi satisfaisant ou par choix personnel, de nombreux habitants des quartiers populaires choisissent de créer leur emploi eux-mêmes. Un parcours semé d’embûches, qui nécessite à la fois un moral d’acier… et un accompagnement sérieux.

Faute d’avoir pu trouver un emploi satisfaisant ou par choix personnel, de nombreux habitants des quartiers populaires choisissent de créer leur emploi eux-mêmes. Un parcours semé d’embûches, qui nécessite à la fois un moral d’acier… et un accompagnement sérieux.

Au niveau national, un tiers seulement des entreprises montées sans accompagnement sont encore en activité au bout de trois ans. « Mais lorsque leurs créateurs sont suivis par des structures comme la nôtre, ce chiffre atteint 65 % », souligne Pauline Grosset-Grange, responsable de Positive Planet France. L’association, présente à Vénissieux au sein de l’espace entreprenariat « La Cocotte« , accompagne chaque année 150 projets portés par des demandeurs d’emploi. Une soixantaine d’entre eux aboutit à la création d’une société — soit plus d’une centaine d’emplois. Et ce, alors que 450 entreprises ont vu le jour dans la commune en 2019. Rencontre avec trois entrepreneuses, dont le point commun est d’avoir bénéficié des services de La Cocotte.

Souriana Madene-Boubaker, infographiste
Son entreprise est en place depuis 2017, elle fonctionne, et même très bien ! À 26 ans, Souriana Madene-Boubaker s’est spécialisée dans la communication des entreprises. « Je travaille principalement avec des artisans et des commerçants, sur des petits budgets, dans les secteurs de la beauté, de la mode, de la restauration ou de l’art-déco, précise-t-elle. Après avoir terminé mes études de communication graphique à l’Idrac (ndlr : bac + 3, major de promotion), je ne trouvais que des postes sous-payés avec des contrats de deux ou trois mois. » La jeune fille se lance alors dans l’aventure, suivie par la Cocotte. « Quand ils ont vu que j’étais motivée, ils ont été positifs avec moi de bout en bout, et m’ont permis de rationaliser mon projet. » Aujourd’hui, Souriana « gagne très bien sa vie », et s’autorise même le luxe d’aménager ses horaires en fonction de ses besoins personnels. « J’ai ma société, j’ai assuré mes arrières, je reste optimiste, j’aime mon travail tel qu’il est, c’est une vraie fierté », ajoute-t-elle tout sourire. Avant d’annoncer qu’elle prend quelques congés : un heureux événement s’annonce… Plus d’infos sur Instagram.

 

Samia Sif-Jallali, esthéticienne
« J’ai ce métier dans le sang, et je l’exerce avec amour. » La quarantaine à peine entamée, Samia Sif-Jallali s’est lancée en avril dernier dans l’esthétique féminine à domicile : épilation, soins du visage, rehaussement des cils, application de Henné, mais aussi massage relaxant et sophrologie. Habitante du quartier de La Pyramide, elle travaille principalement sur le territoire vénissian. « Je pratique des petits prix pour être accessible à tout le monde, qu’il s’agisse de personnes âgées, d’adultes, de jeunes ou de personnes en situation de handicap, détaille-t-elle. Je peux ainsi lancer mon activité à mon rythme, tout en continuant à m’occuper de mes deux enfants. » Titulaire d’un diplôme tunisien bac + 2, Samia a dû passer une Validation des acquis de l’expérience (VAE) pour pouvoir exercer. Avant, par choix personnel, de se lancer dans plusieurs autres formations et stages dans des écoles et instituts prestigieux. « J’ai passé 2019 sur les bancs de l’école », sourit-elle. Aujourd’hui, son activité est juste rentable, mais elle voit déjà plus loin. « Lorsque mes enfants seront grands, je pourrai penser à augmenter mes prix et travailler un peu plus loin […]. Mon rêve, c’est de créer un institut de beauté et de faire de la formation. » Renseignements au 06 22 96 54 16.

Chloé Sigaud, couturière.
Créer un atelier de couture au printemps 2021, tel est l’objectif de Chloé Sigaud, qui réside à la frontière de Vénissieux et Bron. « Grâce à la Cocotte, j’ai pu programmer une formation en fin d’année avec Pôle emploi, monter un business plan réaliste et réaliser une belle étude de marché, explique-t-elle. En fait, j’ai surtout compris qu’il ne faut pas mettre la charrue avant les bœufs. » Encore quelques mois à patienter pour la jeune trentenaire, qui a travaillé six ans dans le secteur de la chimie après son Diplôme universitaire technologique (DUT). « J’ai toujours fait de la couture avec ma grand-mère, relate-t-elle. Pour ma famille et mes amis, je réalise souvent des petites retouches sur des vêtements ou des créations comme des tours de cou, des lingettes démaquillantes ou même des masques. Pendant le confinement, je ne me suis pas ennuyée ! » Une fois sa formation achevée, Chloé passera donc en mode pro, avec l’idée de se diriger progressivement vers le secteur du vêtement sur-mesure. Plus d’infos sur Instagram.

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