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Renault Trucks va supprimer 463 emplois, pour l’essentiel à Vénissieux/Saint-Priest

[Réactualisé le 18 juin à 10 heures] Le constructeur français de poids lourds, filiale du suédois Volvo, prépare une nouvelle vague de réduction d’effectifs. Le maire de Vénissieux, Michèle Picard, dénonce « une décision incompréhensible et inacceptable ». Le député Yves Blein se déclare pour sa part « surpris ».

[Réactualisé le 18 juin à 10 heures] Le constructeur français de poids lourds, filiale du suédois Volvo, prépare une nouvelle vague de réduction d’effectifs. Le maire de Vénissieux, Michèle Picard, dénonce « une décision incompréhensible et inacceptable ». Le député Yves Blein se déclare pour sa part « surpris ».

Le groupe Renault Trucks SAS, filiale du suédois Volvo, va supprimer 463 postes en France. La décision, liée selon la direction aux conséquences économiques de la crise épidémique, a été annoncée via un communiqué de presse diffusé le mardi 16 juin. Deux sites de production sont concernés : Bourg-en-Bresse et surtout Vénissieux/Saint-Priest. Le groupe, héritier des camions Berliet et de Renault véhicules industriels, avant d’être cédé à Volvo en 2001, précise qu’il « s’attend à un ralentissement durable de la demande de ses clients ». Il prévoit une baisse de 50 % du marché des véhicules de transport pour 2020.

La direction assure que les suppressions de postes ne se traduiront pas par des licenciements secs, grâce à des mesures de départs volontaires et de mobilités internes.
Déjà en 2014 et 2015, des plans de départ volontaires visant à améliorer la rentabilité avaient été mis en œuvre.

Cette nouvelle réduction d’effectifs s’intègre dans un vaste plan de restructuration annoncé par Volvo qui porte sur le départ de 4 100 salariés dans le monde. Elle touche les cadres et les techniciens des secteurs études, recherche et développement. Du fait de la reprise en interne d’activités actuellement sous-traitées par la filiale défense Arquus, les pertes d’emplois se chiffreraient à 360 : 25 à Bourg-en-Bresse et 335 à Vénissieux/Saint-Priest (sur 4 320 salariés)

Pour les syndicats, ce nouveau plan « social » ne peut que fragiliser l’entreprise. « La diminution du nombre de salariés engendre une perte de savoir-faire et une baisse de la capacité de développement, tant technique que commercial », souligne notamment l’organisation de cadres CFE-CGC.

Durant le confinement, le site de Vénissieux/Saint-Priest était complètement à l’arrêt. Le chômage partiel a concerné la quasi-totalité des salariés. Les cadres avaient accepté de baisser leur rémunération nette afin de permettre une meilleure indemnisation des ouvriers et techniciens.

Michèle Picard dénonce « une décision incompréhensible et inacceptable »

Dans un communiqué publié ce mercredi 15 juin, le maire de Vénissieux, dénonce « une décision incompréhensible et inacceptable […] alors que depuis des années Volvo a accumulé des milliards d’euros de bénéfices, multipliant par trois les dividendes versés aux actionnaires. Sans compter que Renault Trucks a eu recours à l’activité partielle, une aide substantielle qui a dû réduire l’impact financier de cette période ». Michèle Picard estime que « le Covid-19 ne saurait être « le patient zéro » d’une épidémie économique ». Elle demande à l’État de « prendre ses responsabilités en refusant de laisser un grand groupe comme Volvo licencier ».

 

Yves Blein « surpris »

Le député de la 14e circonscription, Yves Blein a également réagi en déclarant sa « surprise » face à une telle annonce, dans la mesure où « Renault Trucks en France a dépassé ses engagements de production en 2019 et réalisé un exercice positif et en progrès ». « Il ne faudrait pas que la crise du Covid serve à justifier une réorganisation des bureaux d’étude », ajoute le député, qui annonce par ailleurs qu’il va « saisir les ministères de l’Économie et de l’Emploi pour que la procédure engagée par Renault Trucks soit l’objet d’une attention toute particulière des services de l’État en regard notamment des aides perçues par l’entreprise. »

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