Le tribunal de commerce de Paris a prononcé la liquidation pure et simple de la Société d’agences et diffusion (SAD) qui distribue la presse nationale en région. Cette décision laisse 110 salariés sur le carreau à Vénissieux, et impacte de nombreux sous-traitants logistiques.
C’était à craindre : faute d’accord entre actionnaires, le tribunal de commerce de Paris a décidé vendredi 15 mai de placer en redressement judiciaire le distributeur de presse Presstalis, mais a prononcé la liquidation, sans poursuite d’activité, de ses filiales de dépôts régionaux, dont la Société d’agences et diffusion (SAD), qui emploie 110 personnes à Vénissieux.
La liquidation se profilait depuis la cessation de paiement de Pressatalis en avril. Pour alerter sur les risques sociaux qu’elle entraînerait et pour montrer les conséquences pratiques d’une disparition de leur activité, les ouvriers de la SAD avaient entamé le 12 mai une grève reconductible au centre de répartition de Vénissieux, paralysant la diffusion des quotidiens nationaux auprès des kiosques.
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« Le jugement sépare la maison-mère et ses filiales, explique Guillaume Dumoulin, délégué syndical central SGLCE-CGT (et secrétaire de l’Union locale de Vénissieux-Feyzin). Ce n’est pas la première fois que la direction de Presstalis prétend qu’en élaguant ses branches on sauvera l’arbre, mais ça ne conduit qu’à le faire crever. On refuse d’être les sacrifiés de la restructuration ». Selon lui, liquider la SAD « est une volonté politique. Le projet, c’est de vendre notre activité à la découpe, à des dépositaires indépendants, qui embaucheront des employés moins payés et moins protégés. On ne va pas se laisser faire, c’est notre peau qu’on défend ».
La liquidation de la SAD touche aussi les entreprises de logistique routière qui livraient les journaux et les magazines dans toute la région, par camions, depuis Vénissieux. Des dizaines d’emplois sont concernés. Au total, 80.000 emplois seraient menacés dans toute la filière, selon la CGT. « Il ne pouvait pas y avoir plus irresponsable comme décision », estime un communiqué commun des unions départementale et locale CGT du Rhône et du SGLCE-CGT, qui annoncent qu’ils feront appel du jugement et appellent les salariés du secteur à « refuser cette attaque inédite ».
Colombani
21 juin 2020 à 9 h 09 min
Bonjour a vous tous
Je vous soutiens dans votre action car c’est tout simplement inadmissible de voir encore une fois de actionnaires inhumains et incompétent en gestion .A savoir que la plupart des sociétés coulent a cause de l’incompétence des dirigeants .Alors regroupés vous et créez uns scic entre vous et c’est viable mais ….gérez avant tout et restructurez .Osez et bon courage .vos emplois en dépendent.
Bérangère PAUTRAT
25 mai 2020 à 15 h 34 min
Bonjour,
Je ne comprenais pas la raison qui faisait que depuis 15 jours, chaque matin chez mon marchand de journaux je ne trouvais pas mes quotidiens nationaux. Au début, il a été question de grève, or, étant également une grande auditrice, je n’entendais rien à propos de cette grève…mon marchand de journaux, que je questionnais, m’a parlé de Presstalis, de SAD, autant de noms inconnus…le silence médiatique sur cette situation est stupéfiant…à l’heure des discours sur les proximités territoriales, je me permets d’exprimer une interrogation sur une situation qui empêche la population des petites villes et villages d’avoir accès à l’information nationale, eh! oui! je suis de la vieille école, j’aime les versions papier, les écrans me fatigue!! Or, donc pour comprendre un tant soit peu ce qui se passe, j’ai fait une recherche internet, et je suis tombée sur votre article qui est venu un peu éclairer mon interrogation, mais qui laisse beaucoup de questions sans réponses…ces salarié.e.s ont raison de se battre contre le démantèlement d’un service essentiel à notre pays.
Bien cordialement.