Fermés depuis le 15 mars, ces professionnels de santé rouvrent leur cabinet de manière inédite.
Des professionnels confrontés à un double défi, retrouver une activité normale, tout en respectant des mesures sanitaires drastiques pour éviter la propagation du virus. On se souvient en effet que l’ordre national des chirurgiens-dentistes et celui des masseurs kinésithérapeutes avaient recommandé à leurs professionnels de fermer leurs cabinets, puisque tous travaillent en contact direct avec leurs patients. Des services de garde avaient été rapidement mis en place en cas d’urgence et les spécialistes répondaient à leurs patients pour les diriger en cas de besoin de soins.
« Notre conseil de l’ordre ainsi que les autorités sanitaires ont donné des consignes précises, que nous mettons en place afin d’accueillir et de travailler dans des conditions optimales de sécurité, précise cette kiné des Minguettes. Le patient doit porter un masque, dès son entrée au cabinet il doit se désinfecter les mains avec du gel hydroalcoolique. Nous avons retiré les magazines de la salle d’attente, ou les jouets, les chaises ont été séparées d’un mètre, nous évitons également que nos patients se croisent ». Les praticiens doivent évidemment porter un masque chirurgical, ou le FFP2 en cas de kiné respiratoire. Enfin comme pour toute autre profession médicale, la table de soins est systématiquement désinfectée après chaque patient.
Si la prise en charge nécessite une activité physique ou une réhabilitation respiratoire (avec des risques de projection de micro-goutelettes), « la recommandation est d’attendre vingt minutes pour désinfecter la pièce avant de reprendre un nouveau patient ». En fin de journée, « nous devons nous désinfecter les mains avant de rentrer à notre domicile et laver immédiatement nos vêtements à 60 degrés pendant 30 minutes, séparés du reste du linge ».
Des conditions sanitaires strictes également dans les cabinets dentaires. « Nous sommes bien conscients que notre activité ne peut reprendre que de manière progressive, explique ce chirurgien dentiste vénissian. Mais je suis heureux de revoir mes patients. Pour l’instant je ne reprends que les urgences. Le 7 mai dernier nous avons reçu de la part de notre conseil de l’ordre les recommandations d’experts pour la prise en charge ». Organisation des locaux, prise en charge des patients, personnels soignants, réalisation des soins, bio-nettoyage et gestion des déchets, protection du praticien et du personnel du cabinet… 35 pages d’actions à mettre en œuvre.
Seul bémol pour ce praticien, le manque de masques FFP2 indispensables à sa pratique : « pendant longtemps, ils ont été réquisitionnes par l’État. Par ailleurs, j’en ai donné à un confrère médecin qui en manquait au début de l’épidémie. L’État vient de nous garantir l’attribution, via les pharmacies, de masques FFP2, j’espère que ça va fonctionner. Sinon il sera impossible pour nous de bosser ».