Alors que le déconfinement est amorcé, qu’en est-il des établissements publics culturels de Vénissieux ? Les réponses avec Bayrem Braiki, élu chargé des finances et de la culture.
Le gouvernement a annoncé, avec le déconfinement, la réouverture des médiathèques et bibliothèques. Comment le processus va-t-il se dérouler à Vénissieux ?
Bayrem Braiki : Nous allons ouvrir nos divers équipements culturels crescendo. Ainsi, l’ouverture au public du théâtre et de Bizarre ! ne se feront pas avant la rentrée. Pour la médiathèque Lucie-Aubrac, nous avons choisi la date du 26 mai pour la réouverture, sachant qu’il existait un protocole de mise en quarantaine des documents, qui doit durer une dizaine de jours. Ainsi, chaque support qui entre sera mis en quarantaine dix jours.
Que va-t-il se passer, concrètement ?
Le 26 mai, la médiathèque ouvrira sous forme de drive. Aucun usager ne pourra entrer. En prenant rendez-vous par téléphone, il pourra déposer ses documents et en récupérer d’autres. Un deuxième palier se fera à partir du 15 juin, avec un accueil du public régulé. Il faudra que les usagers s’inscrivent pour emprunter ou faire des retours. Si l’on n’a pas pris de rendez-vous préalable, on pourra toujours en prendre un sur place et, dans ce cas, il faudra attendre. Il s’agit de réguler le flux. On ne peut pas imposer des masques mais nous allons les préconiser et demander de respecter les gestes barrières.
À partir du 15 juin, le public pourra donc entrer dans le bâtiment ?
Oui, mais la présence sur place sera limitée. Les bibliothécaires pourront même accompagner les usagers jusqu’au document qu’ils recherchent.
Mais les ateliers informatiques, par exemple, ne seront pas ouverts ?
Si, nous envisageons d’ouvrir les salles d’études, avec l’occupation d’une table sur deux, et les ateliers pourront répondre au protocole avec un minimum de personnes inscrites. Je le répète, nous voulons y aller crescendo pour une meilleure continuité du service public. Avec toujours ce souci d’appliquer et de faire respecter les gestes barrières. La médiathèque sera le plus gros équipement ouvert cet été. Pour les piscines, nous sommes en train d’en discuter.
Cette réouverture concerne aussi les bibliothèques de quartier ?
Oui, les deux, Robert-Desnos et Anatole-France. Seule La Pyramide, qui a eu un souci d’incendie, demeurera fermée.
Qu’en est-il des autres équipements culturels ?
Pour les arts plastiques, l’espace Madeleine-Lambert redémarre à partir du 20 mai. C’est une petite jauge de 200 m2 et ce sera plus facile de limiter le flux. Pour les ateliers Henri-Matisse, nous avons décidé qu’ils resteraient fermés. Il y a quand même beaucoup de contacts au sein de ces ateliers. Ils marchent très bien et sont très remplis. Et ils se déroulent dans de petits espaces. Il serait alors difficile de demander aux gens de respecter les gestes barrières. Nous avons l’envie de créer, en compensation, une initiative qui valoriserait le travail de conception et de fabrication. Nous pourrions ainsi valoriser à la rentrée ce qui s’est fait pendant le confinement. Comme un concours de créations à domicile. On est en train d’y travailler. Il ne faut pas oublier que la culture a permis aux gens de survivre pendant le confinement.
Et l’école de musique ?
Là, nous sommes assez prudents. Dans la métropole, une seule va peut-être ouvrir, à Sainte-Foy-lès-Lyon. Nous, nous sondons. Au départ, nous avions prévu une réouverture le 25 mai. Mais nous suivons les directives du ministère qui nous dit que, pour l’instant, les instruments à vent ne peuvent être pratiqués. Ils ne sont pas autorisés. Comment faire alors ? Ouvrir l’école seulement aux élèves qui n’en jouent pas et l’interdire à ceux qui les utilisent ? Ce n’est pas évident. Il faut aussi gérer le personnel, sans lui mettre la pression. Respecter le choix des uns et des autres. Il faut marier tout cela pour l’équilibre d’un service de qualité.
Et pour le personnel de la médiathèque ?
C’est un peu pareil. C’est pour cela que je vous parlais d’ouverture crescendo, afin que tout le monde revienne dans des conditions optimum. Ce n’est pas parce que nous avons abordé le déconfinement que c’est la fin de toute cette période. Il y en a même qui parlent d’un nouveau confinement possible et qui préfèrent rester chez eux. C’est un peu comme les parents et les écoles, avec ceux qui préfèrent garder leurs enfants à la maison.
Le théâtre annonce d’habitude sa nouvelle saison en juin. Ce ne sera pas possible ?
Peut-être que la présentation de la nouvelle saison se fera via le numérique. Nous sommes en train d’imaginer tout cela avec Françoise Pouzache, la directrice. Pour le théâtre, la date de juin est très importante. Nous réfléchissons à la mise en place d’une chaîne sur internet, style YouTube, qui permettrait de présenter la saison. Et de garder contact avec les spectateurs. Mais pour l’instant, c’est pareil que pour l’école de musique, nous suivons les directives du ministère.
Pour Bizarre !, je suppose qu’il va falloir attendre la rentrée. Le poste du programmateur, Thomas Prian, parti en février, a-t-il été remplacé ?
Oui, c’est Grégoire Potin qui en est aujourd’hui le titulaire. Il est arrivé le 14 avril… en plein confinement.
Et les Fêtes escales ? Sont-elles annulées ?
Tous les concerts sont bien sûr annulés. Toutefois, le maire se réserve le droit de garder le pique-nique républicain. Avec cette idée de conserver un événement local, de célébrer à notre manière le 14 juillet. On dispose, dans le parc Louis-Dupic, de beaucoup d’espace. Nous pouvons gérer les choses différemment. Et puis, d’ici le 14 juillet, il se peut que le président de la République autorise le défilé. Organiser un pique-nique tout en conservant les gestes barrières, les masques, les gants peut sembler compliqué en soi. Mais, comme je vous le disais, nous nous en réservons le droit car ce pourrait être le seul événement de cet été. La question est en suspens. On apprend en marchant et il faut bien garder à l’esprit que nous sommes assujettis aux nouvelles dispositions que prendra le gouvernement. Nous restons dans l’expectative et continuons de vouloir assurer un service public de qualité et à la hauteur de la situation.
Cette période de confinement a-t-elle finalement changé quelque chose ?
Nous avons toujours été présents au niveau culturel, même au plus fort du Covid-19. Nous voulons aller davantage vers le numérique. Le Covid nous a forcé à inventer, à accélérer le développement de la culture numérique. Nous constatons un changement de mentalités, d’usages. Les réseaux sociaux sont devenus encore plus incontournables, même si on ne les aime pas. Les gens en usent et abusent mais il faut reconnaître qu’ils ont permis à tous de s’adapter. C’est pour cette raison que nous voulons accélérer ce passage au numérique.
Des horaires adaptés au nouveau fonctionnement de la médiathèque et des bibliothèques de quartier (sauf Pyramide) seront mis en place à partir du 26 mai. Ils seront communiqués dès que possible sur le site bm-venissieux.fr
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