La Métropole a présenté son « plan d’urbanisme tactique » qui vise à promouvoir l’usage des modes doux, en particulier du vélo, pour limiter celui de la voiture à partir du 11 mai. 77 km de pistes cyclables seront créés, notamment à Vénissieux.
Rue Professeur-Roux : 2,1 km (11 mai)
Boulevard Yves-Farges (liaison avec Saint-Fons) : 1,6 km (début juillet)
Boulevard Pinel (à cheval sur Lyon 8 et Bron) : 0,8 km (début juillet)
C’est une stratégie de déconfinement qui fait la part belle au vélo et à la marche à pied, au détriment de la voiture. Lundi soir, le président de la Métropole, David Kimelfeld, a présenté son plan « d’urbanisme tactique », doté d’un budget global d’environ cinq millions d’euros. Son objectif : rééquilibrer l’espace public au profit des piétons et des cyclistes, afin d’éviter un recours massif à la voiture. Le 11 mai, le risque est grand en effet de voir les usagers se réfugier derrière leurs volants et leurs pare-brises, plutôt que de s’essayer à la distanciation sociale et aux gestes barrières dans les transports en commun.
« Beaucoup de gens vont avoir peur de prendre les transports en commun, à cause de l’épidémie, et donc une majorité des personnes inquiètes du coronavirus vont choisir des modes de déplacement individuels. Et le premier risque d’être la voiture ! Pire, la voiture individuelle, car certains pourraient même éviter de prendre un passager », résumait ainsi le 30 avril dernier Pierre-Alain Millet, adjoint vénissian et conseiller métropolitain.
« La fréquentation des transports en commun est de 10 % par rapport à ce qu’elle était avant le confinement, confirme la présidente du Sytral, Fouziya Bouzerda. Mais 67 % des 2 000 usagers habituels des TCL que nous avons interrogés déclarent qu’ils n’utiliseront pas les transports en commun le 11 mai. » L’autorité de régulation des transports de la région lyonnaise vise donc une reprise progressive du trafic, en sachant que les universités seront fermées et le télétravail encore privilégié.
Que faire alors ? Privilégier les autres modes doux que sont le vélo, la marche à pied et même la trottinette, répondent en chœur les élus métropolitains. En quelques mots, l’idée consiste à « saisir l’opportunité de cette crise pour tester de nouveaux aménagements qui sécurisent, favorisent et encouragent la pratique du vélo et de la marche pour tous ». Et de mettre en avant « une nouvelle approche du partage de l’espace » dans une « logique de grands corridors » destinée à « doubler et compléter l’offre en transports en commun », « combler des discontinuités » et « résorber des points noirs ».
77 kilomètres de pistes cyclables supplémentaires
Concrètement ? Des travaux sont déjà en cours afin d’ajouter pour la rentrée de septembre 77 km de pistes cyclables au réseau actuel qui en compte un petit millier. Malgré le « manque de personnel » et « le peu de temps disponible pour réfléchir et réaliser les aménagements », le calendrier est précis : 12 km auront été réalisés au 11 mai, 45 au 2 juin et 56 début juillet. « Ce sont des aménagements temporaires, rapides à mettre en œuvre pour répondre à l’urgence de la crise et qui utiliseront du mobilier et des solutions faciles à installer et à désinstaller », a indiqué pointés par Jean-Luc Dapassano, vice-président du Grand Lyon en charge du pôle Mobilités, déplacements, grandes infrastructures et voirie.
On notera aussi l’ouverture de la totalité des voies de bus aux vélos (si absence de danger) contre la moitié à ce jour, ainsi que la mise à disposition de 3 000 arceaux de vélo temporaires pour compléter les 17 000 existants. La prime pour l’achat d’un vélo à assistance électrique sera en outre portée à 500 €. Sont par ailleurs prévus l’élargissement des trottoirs près de certains commerces et de certaines écoles et la mise en place de nouvelles zones 30, voire la piétonisation de certains axes. Enfin, la Métropole s’est engagée à subventionner des associations pour des projets d’accompagnement (réparation, autoréparation, formation, mise à disposition de vélos…).
Pour sa part, Pierre-Alain Millet regrette que « les aménagements présentés reposent souvent sur une simple signalétique au sol », plaidant pour « des séparations physiques ». Il note aussi que « pour Vénissieux les infrastructures existantes restent encore sous-utilisées ». Il appelle à les « remettre en valeur en rénovant leur signalétique au sol », tout en élargissant « les aménagements prévus devant les commerces en faveur des piétons pour gérer d’éventuelles files d’attente respectant la distance de 1 mètre aux stations de bus et surtout de tram qui sont souvent déjà trop petites ».
Plusieurs associations de cyclistes et de piétons ont toutefois exprimé leur satisfaction à l’annonce de ce plan. Pour Rodrigue Ogoubi Yao, président de l’association vénissiane Janus France, qui promeut l’usage du vélo comme moyen de déplacement, cette « prise de position massive » est « un juste retour » après le plan vélo présenté par les associations avant les élections. « Permettre aux gens de se déplacer à vélo est une bonne chose, mais il faudra bien qu’ils soient accompagnés par des associations comme la nôtre ». Il en appelle par ailleurs aux bailleurs pour mettre en place des solutions de stationnement des vélos aux pieds des immeubles, notamment grâce au projet Alvéole.
Gilles Lulla
6 mai 2020 à 9 h 05 min
Mr, quelques informations pour compléter votre réflexion et vous donner également quelques éléments de réponses. Sur la Métropole de Lyon, on compte environ 1000 km de pistes ou voies cyclables, dont 42 km sur Vénissieux. Les annonces faites lundi par le pdt de la Métropole s’ajoutent donc à ces chiffres. Cela dit, si l’agglo lyonnaise a comblé une partie de son retard ces dix dernières années, elle est encore loin d’une ville comme Strasbourg qui fait figure de modèle en France. Et encore plus loin des villes du nord de l’Europe. Dernière précision : la Métropole a la pleine compétence dans ce domaine. Les communes peuvent « pousser à la roue », décidé d’aménagements complémentaires, mais en aucun cas se substituer au Grand Lyon pour aménager des pistes cyclables.
Bien cordialement, Gilles Lulla, rédacteur en chef
Oualid
6 mai 2020 à 7 h 15 min
Vénissieux peut et doit faire mieux que ces quelques km. Nous devons sortir de cette crise sanitaire par le haut et il serait bien que pour une fois notre ville donne l’exemple.
Les statistiques montrent que la pollution de nos villes a un impact plus important sur notre santé que ce virus. Le vélo est clairement la meilleure solution pour réduire cette pollution urbaine.
A Vénissieux, il faut beaucoup plus de pistes cyclabe, plus de stationnements sécurisés… et plus de volonté.
Sophie
5 mai 2020 à 19 h 26 min
Très bien mais quid des gens qui n’ont pas la condition physique pour ? Il faut des transports en commun les moins polluants possibles et très fréquents aux heures de pointe
Devaux
5 mai 2020 à 19 h 10 min
Oui bonne idée, mais 77km n est pas très ambitieux !