Michèle Picard demande un moratoire sur les expulsions locatives
Devant l’explosion des difficultés sociales, le maire de Vénissieux requiert la suspension des expulsions locatives et la mise en place d’un plan d’urgence à plus long terme.
Devant l’explosion des difficultés sociales, le maire de Vénissieux requiert la suspension des expulsions locatives et la mise en place d’un plan d’urgence à plus long terme.
Michèle Picard, en avril 2016, à la sortie d’une audience au tribunal administratif pour la défense des arrêtés anti-expulsions. Photo d’archives Raphaël Bert.
Joignant sa voix à celles de la Fondation Abbé Pierre et de plusieurs autres maires de France, Michèle Picard vient d’adresser un courrier au Premier ministre pour lui demander l’instauration d’un moratoire sur les expulsions locatives. En raison de l’épidémie de Coronavirus, les expulsions ont été interdites jusqu’à fin mai par le gouvernement, alors qu’elles reprennent d’ordinaire au printemps. « Mais début juin les difficultés des plus modestes seront toujours là, nous le savons, souligne le maire de Vénissieux. […] N’ajoutons pas de pauvreté à la pauvreté et d’angoisses supplémentaires. »
Dans son courrier, Michèle Picard insiste sur la gravité de la crise sociale née de la crise sanitaire. Elle rappelle qu’à Vénissieux, comme dans tant d’autres villes populaires, les associations de solidarité font état d’une demande d’aides en très forte augmentation de la part de la population. Et que le Centre communal d’action sociale (CCAS) reçoit un nombre croissant d’appels.
« Dans ce contexte, il serait injustifiable et inconscient de mettre un terme à la trêve hivernale, ajoute-t-elle. Cela relèverait de la non-assistance à personnes en danger. » Michèle Picard ne limite pas sa demande à l’instauration d’un moratoire. Au-delà de cette « première réponse urgente et vitale », elle préconise la mise en place d’un véritable plan d’urgence à plus long terme. « L’État se doit d’être aux côtés des locataires les plus en difficulté. » Et de proposer « la création d’une nouvelle aide dans le cadre du Fonds de solidarité au logement (FSL) pour compenser l’impact des pertes de revenus sur l’effort du reste à charge ».
« C’est par les liens de solidarité de notre République une et indivisible, et par de nouvelles solidarités à imaginer, sociales, économiques, fiscales, que nous sortirons plus forts et plus unis de cette crise profonde et dramatique pour de nombreuses familles », conclut le maire de Vénissieux.
Les habitants des tours gérées par GLH n'ont toujours pas de chauffage. Ils étaient une soixantaine à manifester leur mécontentement ce mercredi matin.
Jacques DUMORTIER
11 mai 2020 à 9 h 47 min
Demande envoyée aux membres de la LDH section Saint-Fons / Feyzin / Vénissieux
Merci pour cette intervention.