Née il y a trois ans à Vénissy du regroupement des associations Adie, Positive Planet et BGE France, la Cocotte est devenue le lieu phare vénissian de la création d’entreprise. Comment la structure gère-t-elle la crise sanitaire ? Rencontre avec Pauline Grosset-Grange, nouvelle responsable régionale de Positive Planet France.
« Ne pas mettre la charrue avant les bœufs »
Créer un atelier de couture au printemps 2021, tel est l’objectif de Chloé Sigaud, qui réside non loin de la frontière entre Vénissieux et Bron. « Grâce à la Cocotte, j’ai pu programmer une formation en fin d’année avec Pôle emploi, monter un business-plan réaliste et réaliser une belle étude de marché, explique-t-elle. En fait, j’ai surtout compris qu’il ne faut pas mettre la charrue avant les bœufs. » Restent donc encore quelques mois à patienter pour la jeune femme, qui a travaillé six ans dans le secteur de la chimie après son DUT . « J’ai toujours fait de la couture avec ma grand-mère, précise-elle. Pour ma famille, je réalise souvent des petites retouches sur des vêtements ou des créations comme des tours de cou, des lingettes démaquillantes ou même des masques. »
Une fois sa formation achevée, Chloé passera donc en mode pro, avec l’idée de se diriger progressivement vers le secteur du vêtement sur-mesure. « Je suis optimiste, même s’il sera difficile de me faire connaître dans le quartier », conclut-elle.
Plus d’infos : @un_chat_sur_la_cousette
Comment gérez-vous le confinement et les mesures de distanciation ?
Nous avons réussi à maintenir les rendez-vous individuels avec les porteurs de projet, mais à distance, grâce au téléphone et à la visioconférence. De même, le club des entrepreneurs de la Cocotte poursuit ses activités. Nos partenaires utilisent aussi le digital pour mettre en place les ateliers dont bénéficient les créateurs que nous suivons : utilisation de Facebook, trouver des opportunités malgré la crise, travail sur le digital… Enfin, notre newsletter — qui évoque notamment les aides gouvernementales disponibles — est envoyée à près de 400 personnes.
Dans quel état d’esprit se trouvent les porteurs de projet ?
Cela dépend des gens, mais on sent qu’ils ont besoin de lien. Certains font preuve d’une certaine appréhension. Ils se demandent si le moment qu’ils ont choisi pour lancer leur activité est vraiment le bon. Ils mettent donc leur projet en pause en attendant des jours meilleurs. D’autres considèrent le confinement comme une opportunité. Ils profitent du temps dont ils disposent pour lever un peu le nez du guidon et revoir leurs objectifs ou simplement améliorer leur projet. Il y a aussi ceux qui ont démarré leur activité, souvent avec un certain succès, mais qui perdent d’un seul coup la moitié ou la totalité de leurs commandes…
Quels conseils leur donnez-vous ?
De rester optimistes ! C’est important pour eux, mais aussi pour leurs fournisseurs et leurs clients. L’enjeu, c’est de fidéliser. On les pousse aussi à se servir des réseaux sociaux. Pour certains c’est évident, mais pour d’autres non. Dans ce cas, ils doivent privilégier les contacts téléphoniques. Ce n’est pas une période facile, d’autant que les aides gouvernementales ne sont finalement pas à la hauteur des attentes. Les nouvelles entreprises se retrouvent donc fragilisées.
Contact : www.lacocotte-venissieux.org ou 04 72 90 40 85 du lundi au jeudi de 9h30 à 17h30