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Grave crise de la distribution de la presse : quelles conséquences pour Presstalis à Vénissieux ?

Le distributeur de presse Presstalis qui diffuse 75% des journaux en France vient de déposer le bilan. Inquiétude chez les 110 salariés de l’agence régionale de Vénissieux et ses nombreux sous-traitants.

Photo © sofisorgin Pixabay

Le distributeur de presse Presstalis qui diffuse 75% des titres en France s’est déclaré en cessation de paiement, le 20 avril. Inquiétude chez les 110 salariés et les nombreux sous-traitants de l’agence régionale de Vénissieux.

Presstalis est la première société de messagerie de presse française. Elle distribue 4 000 titres, soit 75% de la presse en France, dans 25 000 points de vente, aussi bien les quotidiens que les magazines. Employant 900 salariés, dont 110 à l’agence Rhône-Alpes basée à Vénissieux, elle vient de déposer le bilan. Selon son PDG, la procédure ne remet pas en cause la distribution des journaux et magazines, mais les salariés sont inquiets, et il n’y a pas qu’eux.

80.000 emplois en jeu

Le plan « Bleuet » proposé par la direction de Presstalis implique la suppression de 60 % des 900 postes actuels. En 2018, un précédent plan de restructuration avait déjà supprimé une vingtaine de temps pleins à Vénissieux. L’agence, située dans la zone d’activité de l’Arsenal, emploie aujourd’hui une centaine de personnes, sans compter les chauffeurs-livreurs sous-traitants qui assurent une quarantaine de tournées sur Lyon et Saint-Étienne, essentiellement la nuit. « Si Presstalis disparaissait, ce ne sont pas simplement un millier d’emplois qui seraient menacés, mais aussi les 80.000 emplois indirects du secteur, des journalistes aux marchands de journaux, en passant par les imprimeurs, les chauffeurs-livreurs », rappelle Guillaume Dumoulin, délégué syndical national SGLCE-CGT, également secrétaire de l’union locale CGT de Vénissieux.

Évidemment, l’épidémie de Covid-19 n’arrange rien à la situation : 20% des dépôts de presse ont fermés, la Poste a dégradé son service de distribution aux abonnés, des titres ont dû suspendre leur parution (les quotidien pour turfistes, par exemple, mais aussi les magazines Grazia, Marie-Claire, Cosmo, Avantages…) ou passer d’hebdomadaire à mensuel (Voici…), et certains risquent de ne pas pouvoir reparaître après la crise. Autant de chiffre d’affaires en moins pour la filière et Presstalis.

Une guerre de sécession

Très endetté, Presstalis est en crise depuis de nombreuses années. Ses actionnaires, les éditeurs de presse, ne parviennent pas à s’accorder sur une solution de sauvetage, et deux options s’affrontent. L’une, défendue essentiellement par les éditeurs de quotidiens (25% des actionnaires de Pressalis), propose le maintien d’une structure unique pour distribuer aussi bien les journaux quotidiens que la presse magazine. L’autre option est présentée par les éditeurs de magazines (75% des actionnaires) qui proposent une séparation des magazines et des quotidiens. La presse magazine étant plus riche que la presse quotidienne, cela ne permettrait plus une mutualisation des moyens entre les titres, et menacerait la diffusion de certains titres dans la France entière.

Menace sur un système solidaire

« Ce serait la fin de la loi Bichet de 1947, qui garantit aux titres de presse une diffusion nationale, équitable et économiquement viable, alerte Guillaume Dumoulin. Cette loi, créée elle aussi à la Libération, applique le même principe que la Sécurité sociale : les journaux cotisent selon leurs moyens et reçoivent selon leurs besoins. Aujourd’hui, comme pour la Sécu d’ailleurs, les plus riches ne veulent plus cotiser pour les plus pauvres, et veulent sortir d’un système solidaire. Résultat, depuis des années, on a le sentiment d’être dans une copropriété où plus personne ne s’entend, surtout pour payer les charges, l’entretien et les travaux de rénovation… »

Estimant que la distribution pluraliste de la presse est une mission de service public, le SGLCE-CGT réclame la nationalisation de l’entreprise.

2 Commentaires

1 Commentaire

  1. marmor astrologue

    16 mai 2020 à 18 h 20 min

    La presse papier a vécu c est ainsi !
    ce n est plus tendance aujourdhui
    j’ecrivais l’ horoscope de tribune de lyon depuis 10 ans chaque jeudi
    presstalis va fermer à venissieux entrainant la chute de la presse lyonnaise
    c est triste internet va trop vite trop fort

  2. vénissian

    23 avril 2020 à 7 h 16 min

    La presse écrite est en danger les sites de lecture en ligne ont mis un coup à la presse traditionnelle, avec ce dépôt de bilan de Presstalis c’est un coup porté à la distribution des journaux et une menace pour les salariés à Vénissieux et en France. Il est nécessaire de nationaliser cette entreprise.
    La CGT du livre a-t-elle mis une pétition en ligne? pour cette période de confinement? Merci et courage pour la lutte même sans manif et 1er mai cette année.

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