Comment le confinement est-il vécu par les personnes handicapées, leurs familles et les professionnels du secteur ? Réponses avec les responsables du foyer L’Étape, de l’Adapei de Parilly, et de l’UEM de l’école Anatole-France qui accueille des enfants autistes.
Au foyer L’Étape, avenue Jean-Jaurès, les 39 résidents sont confinés. Seul le personnel peut aller et venir. « Nous avons mis en place des mesures strictes, explique le tout nouveau directeur de l’établissement, Lionel Galucci. Les professionnels doivent se changer dans un SAS et les gestes barrières sont répétés régulièrement. Le personnel désinfecte également toutes les deux heures l’ensemble des surfaces qui pourraient être contaminées. » Les résidents ont une interdiction totale de sortir. En temps normal, ils sont une quinzaine à passer leurs journées à l’intérieur du foyer, les autres travaillent en ESAT ; depuis le 17 mars, tous doivent cohabiter 24h/24, sans exception. « Nous avons la chance d’avoir une cour intérieure ce qui leur permet de se retrouver en respectant bien évidemment la distanciation sociale. Notre seul objectif aujourd’hui est d’empêcher l’entrée du coronavirus dans l’établissement. Et pour l’instant, ça fonctionne. »
Les familles ne peuvent pas venir voir leurs proches ou organiser une sortie avec eux. « Pour certains, cette séparation est douloureuse, souligne le directeur. Une psychologue vient une fois par semaine, le psychiatre est très facilement joignable et nous avons une infirmière au top. » Sans oublier l’ensemble des éducateurs, très à l’écoute et réactifs.
Un peu plus loin, rue Fernand-Forest, l’accueil de jour de l’Adapei est fermé depuis le 17 mars. D’ordinaire, 108 résidents y sont accueillis. « Nous avons mis en place un service d’écoute et d’appui à domicile, précise sa directrice, Marie-Louise Greillier. Un numéro d’astreinte a également été communiqué aux familles. » Une évaluation est réalisée avec chaque personne accompagnée et ses proches aidants, des activités sont organisées via internet. Toutes ces dispositions sont prises avec l’Adapei 69, qui assure une coordination générale de ses établissements dans le département. « Les familles sont soulagées d’avoir ce suivi, elles peuvent parler, exprimer leurs difficultés, discuter avec les éducateurs. Tout comme nos résidents bien entendu. »
Comment gérer les enfants autistes ?
La question du suivi se pose aussi pour les enfants autistes. L’UEM du groupe scolaire Anatole-France, où six enfants sont scolarisés, a fermé depuis le 16 mars. « Tout un service d’accompagnement a été mis en place, indique Véronique Farouz, cheffe de service. Les parents ont la possibilité d’être accompagnés : la psychologue, les éducateurs, l’enseignante, la psychomotricienne sont joignables par téléphone Nous avions proposé aux familles des interventions à domicile tout en respectant les gestes barrières, mais la plupart ont refusé de peur de faire entrer le virus chez eux. Alors on les aide à trouver des outils pour limiter les troubles du comportement. Les équipes les appellent très souvent. Les enseignants ont proposé des activités. »
À l’occasion de la journée mondiale de l’autisme, qui était célébrée ce jeudi 2 avril, le président de la République a annoncé un aménagement des règles de confinement pour les personnes autistes pour leur permettre de sortir « un peu plus souvent ». Parents et professionnels ont salué cette décision. « Même si, observe Véronique Farouz, tous les enfants autistes ne vivent pas forcément mal cette période. Certains sont contents d’être isolés dans leur chambre. L’extérieur est souvent pour eux synonyme de stimulation difficile. »
Une plateforme internet lancée pour les personnes handicapées. Baptisée solidaires-handicaps.fr, elle vise a faciliter la mise en relation entre les personnes handicapées, leurs aidants, les professionnels et les dispositifs d’accompagnements et d’appui qui leurs sont destinés.
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