D. Monchau, tête de liste du RN, dénonce « les basses manœuvres » de C. Girard, qui trahirait un accord conclu dans la perpective du second tour. Mais le candidat investi par Les Républicains dément toute entente.
Selon Damien Monchau, tête de liste du Rassemblement national (RN, ex-FN) aux élections municipales de Vénissieux de mars prochain, un accord entre sa formation et le candidat investi par Les Républicains, Christophe Girard, prévoyait de fusionner leurs deux listes au second tour, après une campagne où les deux parties devaient « s’abstenir de s’attaquer mutuellement ».
Contacté par Expressions, M. Monchau précise que cet accord a été conclu lors d’une rencontre entre M. Girard et le délégué départemental du RN, Antoine Mellies, le 16 octobre 2019, à Chassieu. De son côté, M. Girard admet avoir rencontré le responsable du RN, mais « pour le mettre en garde contre les pratiques de M. Monchau », et dément le reste : « il n’y a jamais eu d’accord, Monchau prend ses désirs pour des réalités ». M. Mellies confirme, lui, les propos de M. Monchau.
Cet éventuel « pacte de non-agression » n’aura pas tenu longtemps. Le 4 février, un communiqué de presse de Damien Monchau dénonce « les basses manœuvres de Christophe Girard » pour l’empêcher de constituer une liste.
En cause, un courrier daté du 31 janvier 2020, envoyé aux colistiers de M. Monchau lors du scrutin de 2015. Signé « Christophe Girard, candidat de la droite », il décrit M. Monchau comme « quasi absent du terrain », lui reproche « son manque d’implication, voire de conviction », l’accuse de « favoriser l’abstention et la dispersion des voix ».
La lettre de M. Girard évoque la présence, sur la liste conduite par M. Monchau en 2015, d’un candidat jugé « incapable de formuler un quelconque consentement en raison de son âge et de son état de santé ». « En l’incluant sur sa liste, M. Monchau se comporte comme un vulgaire démarcheur pratiquant l’abus de faiblesse » nous a confié M. Girard.
Damien Monchau dénonce « un courrier particulièrement odieux » et « une trahison motivée par un orgueil démesuré ». Il entend porter plainte pour « divulgation de fausses informations visant à détourner des suffrages ». Le candidat RN appelle M. Girard « à cesser de jouer les idiots utiles de Madame Picard ».
Même réthorique du côté du candidat LR, qui estime, lui, que M. Monchau « est l’allié de Michèle Picard qui détruit notre ville ». M. Girard présente la missive comme « un courrier privé, une invitation à discuter » avec ses destinataires et souhaite se « recentrer sur la campagne ».
Cet article reprend en partie, en l’actualisant, notre article du 7 février.