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Nouveau baccalauréat : « Nos élèves sont des cobayes »

Après un premier débrayage le lundi 27 janvier, les professeurs du lycée Jacques-Brel ont de nouveau refusé ce jeudi d’assurer la surveillance des épreuves communes de contrôle continu (E3C) du nouveau bac. Des épreuves qu’ils dénoncent à la fois sur la forme et le fond.

Après un premier débrayage le lundi 27 janvier, les professeurs du lycée Jacques-Brel ont organisé un nouveau piquet de grève le jeudi 30 janvier, devant l’entrée de l’établissement. Deux enseignants sur trois intervenant en classe de première ont observé le mouvement, mais ils n’étaient qu’une poignée à s’être rassemblés sous une banderole « Jacques-Brel en colère ». Cause de leur mécontentement : les E3C, autrement dit les épreuves communes de contrôle continu (histoire-géo, langues vivantes et mathématiques), qui comptent pour 30 % de la note finale du baccalauréat nouvelle formule. Pour manifester leur opposition, les profs ont séché la surveillance des examens. Ces derniers ont toutefois pu avoir lieu, l’administration ayant pris ses dispositions et mobilisé du personnel administratif.

Les enseignants dénoncent à la fois la forme et le fond de ces E3C. La forme, pour le manque de préparation et la précipitation. « Je n’ai pu organiser qu’un seul entraînement en temps réel, déplore Cécile Thénot, professeur d’espagnol. C’est très dur pour élèves, ils ne sont pas prêts. » Sa collègue Catherine Martel, professeur d’allemand, abonde : « Sans exagérer, j’ai senti de la panique dans les rangs. En étant moins pressés, en tenant compte de l’avis des enseignants, on aurait pu faire les choses beaucoup mieux. Mais là, on a le sentiment que nos élèves sont traités comme des cobayes. Il y a une forme de violence dans la mise en place de la réforme du bac. »

Les profs soulèvent également des questions de fond. « Quel sens cela a-t-il d’évaluer les jeunes à ce moment de l’année ? reprend Catherine Martel. Ils n’ont jamais qu’un trimestre derrière eux. Et l’an dernier, ils ont suivi une seconde ancienne formule, donc pas adaptée au nouveau baccalauréat. » Pour Christine Thénot, « cela a d’autant moins de sens avec des élèves comme ceux de Jacques-Brel, qui viennent presque tous de collèges classés en éducation prioritaire, et qui ont besoin de plus de temps, plus de travail, pour se préparer à l’examen final. Les élèves de centre-ville ont les bagages pour s’en sortir lors de ces épreuves anticipées, pas les nôtres. »

Parallèlement à leurs actions de grève, les enseignants ont rédigé un communiqué à l’intention des parents d’élèves dans lequel ils réaffirment leur opposition à « ces épreuves injustes qui renforcent les inégalités entre les élèves et entre les lycées ».

1 Commentaire

1 Commentaire

  1. Habitante

    1 février 2020 à 7 h 10 min

    Cette nouvelle réforme du bac est à l’image des apprentis sorciers du gouvernement : chaque établissement fixe les dates et choisit les épreuves. le BAC n’aura plus de valeur nationale et bien évidemment les lycées les plus réputés (Henry IV, lycée du parc etc…) seront favorisés surtout pour les épreuves orales car les enfants de milieux favorisés sont plus à l’aise à l’oral (en général). Tout cela pour éviter d’augmenter les places dans le supérieur ; ne pas créer de fac, d’IUT, puisque le nombre de bacheliers baissera. les profs et les élèves ont raison de se mobiliser contre cette enième réforme, Mr Blanquer est le digne représentant de ce pouvoir macroniste qui défait tout ce qui fait la spécificité française dont une éducation nationale qui donne sa chance à chaque enfant. Le medef va encore faire la loi avec des formation bas de gamme pour les plus pauvres, les riches pourrons toujours s’offrir des écoles privées!!

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