Si la situation financière est saine, et même bien meilleure que dans beaucoup d’autres communes, la prudence reste de mise en 2020 pour les finances communales.
En matière budgétaire, les années se suivent et se ressemblent, toutes marquées par de gros efforts de gestion pour compenser les baisses de dotations imposées par l’État. Et 2020 ne fera pas exception à la règle. Réunis en conseil municipal le 17 décembre pour débattre des orientations, les élus vénissians n’ont pas dérogé à la sagesse qui les guide depuis 2016 : charges de fonctionnement et dépenses de personnel contenues autant que possible, et gel des subventions aux associations et aux régies extérieures (dont Expressions).
Il n’y a qu’en matière d’investissement que la commune va lâcher la bride avec 14,8 millions d’euros de travaux prévus, soit un million de plus qu’en 2019. Toutes les villes ne sont pas logées à cette enseigne. Comme le rappelait le maire, « par rapport au mandat précédent, les dépenses d’équipement ont dégringolé de 16 milliards sur l’ensemble du territoire ».
Si Vénissieux peut ainsi continuer d’investir, c’est parce que ses finances sont saines. L’endettement a d’ailleurs poursuivi sa décrue en 2019 pour s’établir à 47,5 millions d’euros. La capacité de désendettement est désormais proche des trois ans, contre neuf ans en 2014.
Taxe d’habitation : la grande inconnue
Ces indicateurs pourraient plaider en faveur d’un assouplissement des règles de gestion, mais la Ville s’y refuse eu égard aux fortes incertitudes qui pèsent sur l’avenir. En premier lieu, les conséquences, mal connues pour l’instant, de la suppression de la taxe d’habitation. En compensation, les communes percevront la taxe sur le foncier bâti des départements. Des mécanismes correcteurs sont également mis en place. « Mais pour combien de temps ? Nul ne le sait, dénonçait le maire. […] Une chose est sûre : comme pour la taxe professionnelle, les communes risquent d’être les grandes perdantes ».
Dans les rangs de l’opposition – qui a voté contre ces orientations budgétaires dans sa globalité – Maurice Iacovella (UDI) est intervenu pour déplorer la faiblesse de l’investissement. Pour l’élu centriste, « la commune n’a pas investi suffisamment et ce au détriment des Vénissians dans un contexte où le renforcement des équipements publics est absolument nécessaire ». Christophe Girard (divers droite) a pour sa part concentré son intervention sur le taux d’absentéisme des agents de la ville : « Des informations officieuses m’ont convaincu que ce taux serait aujourd’hui bien au-delà des 20 % révélés par la Chambre régionale des comptes en 2013. […] Un gâchis humain et financier ». Quant au socialiste Lotfi Ben Khelifa, manifestement en pleine campagne pour les élections municipales, il s’est fait le porte-parole de la liste « Vénissieux c’est nous » que conduira le député macroniste Yves Blein : « Notre commune est une des villes de l’agglomération qui ponctionne le plus les propriétaires fonciers. […] Nous nous engageons dans notre programme à faire passer le taux de la taxe foncière de 23 % à moins de 20 % ».
On ne doit pas tromper les Vénissians juste pour exister
Idir Boumertit (France insoumise) à l’adresse de l’opposition
« Nous voyons bien que l’opposition ne sait pas comment aborder ce débat d’orientations budgétaires à partir des chiffres présentés », ironisait Pierre-Alain Millet pour le groupe des élus communistes et apparentés. « Elle est embêtée car les chiffres montrent que nous maîtrisons nos dépenses tout en maintenant un service de qualité. Les Vénissians voient bien que nos services publics, à commencer par les écoles, sont d’un très bon niveau. Et ce malgré l’austérité imposée par l’État. »
Idir Boumertit (France insoumise) enfonçait le clou : « Nous le disons aux candidats néophytes à l’exercice des responsabilités municipales, il y a beaucoup de choses dans vos déclarations qui sont totalement irréalistes voire démagogiques au regard du contexte financier et de son évolution prévisible. […] On ne doit pas tromper les Vénissians juste pour exister, affirmer que l’on ferait autre chose sans aller jusqu’au bout de ce que cela induit ».
Pour le groupe Europe écologie les Verts (EELV), Georges Bottex clôturait les débats en invitant ses collègues, dans l’avenir, « à conduire le budget sous l’angle de la sobriété, une sobriété qui ne peut se confondre avec l’austérité, synonyme de privations ».
vénissian
20 décembre 2019 à 6 h 29 min
On peut aussi remarquer que la liste « attrape tout »Blein et cie… propose de baisser drastiquement la masse salariale!! tout en doublant le nombre de policiers municipaux et en promettant plus de service public : périscolaire le matin etc… quel enfumage. Il est vrai qu’à Feyzin les habitants paient pour les prêts toxiques souscrits par leur maire!! en terme de gestion financière d’une commune il n’ont pas de leçon à donner..
et leurs promesses électorales sont totalement démagogiques.
Les nouveaux habitants s’installent à Vénissieux car la ville est attractive avec des services publics de qualité (notamment pour les familles). On peut féliciter les fonctionnaires qui travaillent au service des habitants en gérant au mieux les dépenses.