À partir du 3 novembre, Carrefour Vénissieux sera ouvert tous les dimanches matin. La CGT de l’hypermarché dénonce le coût social et familial de cette décision.
« On reproche aux gens de ne pas éduquer leurs enfants, mais s’ils bossent tout le temps, quand peuvent-ils passer du temps avec eux ? » Délégué syndical CGT de Carrefour Vénissieux, Sacha Tarassioux se rappelle qu’à son embauche, en 1994, seuls trois dimanches étaient travaillés par an. « C’est passé à cinq puis à douze dimanches possibles quand Macron était ministre de l’Économie. Ce n’était pas assez, la direction voulait ouvrir tous les dimanches matin. »
Un projet loin de faire l’unanimité chez les employés, comme l’ont montré plusieurs consultations internes, au printemps dernier, auprès des 550 employés du magasin. Celle organisée par la direction n’aurait permis de trouver que 80 volontaires pour venir travailler le dimanche. Parmi les 300 réponses au référendum organisé par FO et la CFDT, 200 se sont prononcées contre, tandis que la pétition lancée par la CGT recueillait 350 signatures hostiles au projet. Le 26 septembre dernier, la direction de l’hypermarché a pourtant obtenu l’accord d’entreprise qu’elle souhaitait, lors d’un vote au CSE (ex-comité d’entreprise), par 7 voix contre 6.
La mesure s’applique donc depuis le 3 novembre, sur la base du volontariat. « En réalité, il y aura des pressions pour venir, prévoit M. Tarassioux. Et c’est difficile de refuser à son chef, celui qui décide de vos horaires, de votre affectation, de vos congés, de votre évolution de carrière… »
Le syndicaliste s’inquiète aussi d’un projet de loi destiné à « assouplir » le travail de nuit dans les commerces alimentaires, bientôt présenté au Conseil des ministres. « Aujourd’hui, la loi prévoit une majoration du salaire entre 21 heures et 22 heures. À Carrefour Hypermarchés cette majoration est de 10%. Avec le projet de loi, il n’y aurait plus de compensation entre 21 heures et minuit. L’idée, c’est de nous emmener tous vers la possibilité de travailler à n’importe quelle heure du jour, de la nuit, du dimanche, au même tarif. »
Les habitants des tours gérées par GLH n'ont toujours pas de chauffage. Ils étaient une soixantaine à manifester leur mécontentement ce mercredi matin.