En 2019, on dénombre 297 assistants familiaux dans la Métropole de Lyon contre 325 en 2015. Un nombre insuffisant pour accueillir tous les enfants qui le demandent. Rencontre avec Nacera Sassi, assistante familiale vénissiane, qui revient sur son expérience.
« On ne se lève pas un matin en décidant de devenir assistant familial. C’est un projet mûrement réfléchi. Je parlerais même de vocation. » Après une procédure de recrutement classique (lire encadré), Nacera Sassi obtient son agrément d’assistante familiale en 2007. « Je trouvais que c’était un bon compromis entre ma vie de famille et ma vie professionnelle. Papetière à l’époque, j’étais devenue un robot à l’usine, alors que j’avais tellement à donner. C’est une décision que nous avons prise en famille : sans l’accord de mon mari, de mes enfants, cela n’aurait pas été possible. »
Aujourd’hui, celle qui a longtemps œuvré au sein de diverses associations d’aide à l’enfance prend en charge quatre enfants âgés de 7 à 16 ans. Dès 2008, elle accueille une première fratrie, un garçon et une fille âgée de 3 et 4 ans. « J’avais beaucoup d’appréhension quand ils sont arrivés à la maison. Je me demandais s’ils allaient s’adapter, s’ils allaient trouver leur place. Il fallait les mettre en confiance, leur offrir de la stabilité. » Suivront deux autres garçons que Nacera prend en charge depuis 2012 et 2015. « Tous les quatre font pleinement partie de la famille. Et eux-mêmes se considèrent comme frères et sœur de cœur. La clé pour conserver une cohésion au sein de la maison, c’est d’être dans le respect de chacun et de ne pas faire de différence. »
Un travail d’équipe
Si les parents des enfants, placés sur décision d’un juge, conservent leur place et leur autorité parentale, Nacera et son mari Rachid, devenu lui aussi assistant familial en 2017 après une carrière dans la vente, ont une responsabilité en termes d’éducation, de soins, et suivent de près leur scolarité. « C’est un métier très enrichissant qui demande de la patience, une ouverture d’esprit et une capacité d’analyse. Il faut aussi un vrai sens de l’écoute car ce sont des enfants qui ont un vécu, une histoire loin d’être anodine. »
Au quotidien et à chaque étape clé de la vie de l’enfant, les familles d’accueil sont toujours soutenues et entourées par le service de la protection de l’enfance : « Il s’agit d’un vrai travail d’équipe, conclut Nacera. Chaque décision se prend en lien avec les travailleurs sociaux, nous sommes suivis par une psychologue et participons régulièrement à des groupes de parole. C’est un métier trop peu connu et aujourd’hui, je me demande pourquoi je ne l’ai pas fait plus tôt ! »
La Métropole de Lyon recrute des assistants familiaux en CDI et nul besoin de diplôme pour pouvoir postuler. « Il suffit d’être majeur, explique Françoise Paquet, cheffe du placement familial, d’écrire français couramment et de justifier d’une expérience même minime avec les enfants. » Toutefois, le recrutement des familles d’accueil fait l’objet d’une procédure rigoureuse qui se déroule en plusieurs étapes. Après une réunion d’information obligatoire, le candidat dépose un dossier pour obtenir un agrément délivré par le service de la protection maternelle et infantile. Si les conditions éducatives et d’hébergement sont réunies, quatre mois plus tard, le médecin de PMI délivrera un agrément pour un, deux, voire trois enfants. Reste ensuite à être embauché soit par des associations habilitées, soit par la Métropole après candidature, entretien avec un psychologue et passage devant un jury de recrutement. Une fois recruté, l’assistant familial se verra délivrer une première formation de 60 heures puis une seconde, diplômante, de 240 heures. « Les candidats doivent être disponibles et solides psychologiquement, poursuit Françoise Paquet. Il s’agit de contribuer à l’éducation d’enfants en apportant l’affection, la sécurité et les conditions matérielles nécessaires à leur évolution et dans la perspective qu’un jour, ils puissent retourner chez leurs parents. »
Renseignements : 04 26 83 84 96 – familledaccueil@grandlyon.com
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