Le 24 septembre, à 13 h 30, les élèves de 3ème B du collège Michelet ont fait décoller un ballon-sonde équipé d’une caméra, de capteurs et… de bonbons ! Résultat de deux ans de travail.
9 h 30 mardi 24 septembre : salle de techno au collège Jules-Michelet. Les élèves de 3e B s’activent. Dans quatre heures, un ballon-nacelle « le Galaxy-Box » bourré de capteurs, de piles, d’un GPS, d’une caméra Go pro et d’un… paquet de bonbons va être envoyé dans l’espace ! Résultat de deux années de travail que ces ados très motivés ont mené grâce à leurs partenariats avec Planète Science et le CNES (Centre national d’études spatiales).
« Tout a commencé l’an dernier, expliquent Anis et Maissa. Notre prof de SVT Mme Righi nous a proposé ce projet. Nous avons visité le planétarium de Vaulx en Velin, nous sommes allés à l’observatoire de Lyon, nous avons rencontré M. Vauglin, un astrophysicien. » D’autres enseignants se sont impliqués, tels Mme Belkhir (physique), M. Legrine (maths), sans oublier M.Charre (intendant) et le soutien sans faille de la principale du collège, Mme Garnier.
L’an dernier, les élèves ont d’abord collecté un maximum d’informations qu’ils ont présentées sur des panneaux. Tout ou presque a été passé au crible : le Soleil, la Terre, Mercure, Vénus, Mars, Jupiter, Saturne, Uranus, Neptune. Un vrai travail d’astronome en herbe !
« Avant que ne soit lancée la nacelle, précisent Amel, Marie, et Noémie, des autorisations ont été demandées à l’aviation civile : la nacelle devant atteindre entre 28 000 et 32 000 m alors qu’un avion vole à une hauteur moyenne de 11 000 m. Chaque groupe d’élèves a eu une tâche bien précise : le cahier des charges, le travail sur plan, l’installation des capteurs, de la caméra… Dans la nacelle, on a installé des capteurs dans laquelle se trouve une carte Kikiwi qui va permettre de collecter les infos comme la température extérieure et intérieure, la pression atmosphérique, et de nous les transmettre en direct. Il y a aussi la caméra Go pro, qui va nous permettre d’avoir des photos jusqu’à 80 m de haut et un GPS qui nous indiquera la trajectoire du ballon ». Le projet a appris énormément aux élèves : » on a découvert des métiers, la classe s’est soudée, le travail en groupe est important, on a appris à nous écouter » observent-ils.
Un compte à rebours motivé !
13 h 30 : esplanade du collège. Les barrières sont installées, la Galaxy box va pouvoir décoller ! Des collégiens d’autres classes assistent au lancement, des familles sont aux balcons des immeubles. Andrée Loscos, maire-adjointe au sport est présente. Mme Garnier la principale est heureuse de voir l’aboutissement de ce projet. « Ce travail donne de l’ambition à nos ados et leur montre qu’ils sont capables de choses extraordinaires. On a des élèves qui ne sont pas blasés et une équipe enseignante enthousiaste ».
13 h 40 : le ballon est gonflé à l’hélium jusqu’à deux mètres de diamètre. Sous le ballon, sont accrochés un parachute permettant à la nacelle de redescendre, un réflecteur radar pour avertir les avions la présence d’un objet volant, et la nacelle avec les instruments de mesure. Nicolas Janin, de Planète Sciences Rhône-Alpes, lance le compte à rebours : 10, 9, 8, 7… 3, 2, 1, 0 ! Le ballon s’élève dans le ciel… Les radios amateurs, Jean-Pierre Munger (F6BNV) et Bruno Gaudin (F1IMO) commencent à le suivre sur l’écran de leur ordinateur, tout comme les élèves qui retournent en classe étudier les premières données et suivre le voyage dans l’espace de leur nacelle.
14 h 33 : le ballon d’’hélium éclate, Galaxy box a atteint les 20 195 mètres. Le parachute s’est ouvert, et la nacelle est descendue tranquillement avant d’atterrir à Beaufort, en Savoie. Grâce au GPS, les radios amateurs connaissent exactement le lieu d’impact, ils vont le récupérer et le rapporteront aux collégiens qui ont hâte de goûter les bonbons après leur voyage dans l’espace
Photos : Raphaël Bert et Alain Seveyrat © Expressions