Notre dossier : Les Minguettes se projettent – Les projets, secteur par secteur – Ce qu’ils en pensent
Le 18 juillet, les Villes de Vénissieux et Saint-Fons seront reçues à Paris avec leurs partenaires à l’Agence nationale de la rénovation urbaine. Elles défendront les orientations du Nouveau programme national de renouvellement urbain du quartier Minguettes-Clochettes. Il appartiendra ensuite aux habitants, via des processus de concertation, de s’approprier ce projet qui changera en profondeur la vie du quartier à l’horizon 2035.
Le coût total du Nouveau programme national de renouvellement urbain (NPNRU) des quartiers Minguettes et Clochettes est estimé à 555 millions HT. Les contributeurs principaux sont :
– Agence nationale de la rénovation urbaine : 178 millions attendus (subvention et prêts)
– Métropole de Lyon : 145 millions
– Ville de Vénissieux : 37 millions
– Ville de Saint-Fons : près de 9 millions
– Bailleurs sociaux : 186 millions
C’est une opération gigantesque qui s’annonce. Une quinzaine d’années après le retour des premières grues sur le plateau, le quartier des Minguettes-Clochettes s’apprête à entamer une seconde mue, qui le conduira cette fois-ci à l’horizon 2035. Le Programme national pour la rénovation urbaine (PNRU) cède la place au Nouveau programme national de renouvellement urbain (NPNRU). C’est lui qui dessine le futur visage des Minguettes. Un quartier plus dense — 30 000 habitants selon les projections —, plus vert, plus accessible et ouvert sur le centre-ville, qui comptera aussi plus de commerces et de services tout en bénéficiant d’un habitat plus diversifié.
C’est que les enjeux sont de taille. “Au fil du temps, ces quartiers ont été relégués, ils ont vu leur image se dégrader. À travers ces opérations, nous souhaitons leur redonner un attrait et une nouvelle image. Nous voulons qu’ils deviennent des quartiers choisis plutôt que des quartiers subis”, avait affirmé, lors du lancement de la consultation réglementaire, Michel Le Faou, vice-président de la Métropole en charge de l’urbanisme, de l’habitat et du cadre de vie. C’était en novembre 2016.
Ouvrir, développer et désenclaver
“Les opérations de renouvellement urbain à venir vont s’appuyer sur le PNRU qui s’est étalé de 2005 à 2015, explique Yazid Ikdoumi, directeur de mission au Grand projet de ville. Ce projet a permis de reconfigurer l’ensemble du secteur Démocratie et d’affirmer un pôle de centralité autour de la ligne du tramway. Le pôle de centralité, ce sont le nouveau lycée Jacques-Brel, la ZAC Armstrong, la ZAC Vénissy et le pôle culturel du Cerisier […]. Maintenant, il s’agit de faire travailler ce territoire avec le reste de la ville.” Et de mettre en avant la commande politique : “valoriser une identité vénissiane plutôt que « minguettoise », sans pour autant renier l’histoire et les apports du passé”.
“Dans les années soixante, on avait monté les logements des Minguettes dans l’urgence, notamment pour accueillir de la main-d’œuvre, rappelle Idir Boumertit, adjoint au Grand projet de Ville. Il s’agissait alors de reconstruire la France, mais avec des logements prévus pour durer quarante ans et dont une grande partie sont toujours là. Puis, entre 2005 et 2015, Le PNRU a changé Vénissieux en profondeur. Les promoteurs immobiliers sont arrivés et de nouveaux espaces de vie sont apparus. Le NPNRU, c’est la suite logique. Aujourd’hui, il s’agit de désenclaver le plateau, de favoriser les parcours résidentiels et l’accession à la propriété, ainsi que de renforcer l’activité économique.”
Place à la concertation
Le 18 juillet, les Villes de Vénissieux et Saint-Fons, la Métropole de Lyon, les bailleurs sociaux concernés et l’agence d’urbanisme Passagers des villes, qui a conçu le projet, se retrouveront à Paris. Ils seront reçus au Comité d’engagement de l’Agence nationale de la rénovation urbaine (ANRU). L’objectif sera de valider avec l’État les grandes orientations stratégiques et politiques du projet. Et d’obtenir un financement de quelque 180 millions d’euros. Car le coût total du projet, financé aussi par la Métropole, les villes et bailleurs concernés, dépasse les 550 millions d’euros hors taxes (lire ci-dessus).
Une fois les grandes lignes validées, le projet ne sera pas pour autant figé. Restera à définir les modalités techniques et concrètes de sa mise en œuvre. “On passe beaucoup de temps à définir les grands principes, confie Humbert David, l’urbaniste en charge du projet au cabinet Passagers des villes. Pour chaque opération, il y a un champ très important de concertation, de collaboration avec toutes les personnes et entités concernées : les habitants, les usagers, les salariés du secteur et les associations, les bailleurs, les copropriétaires et les services municipaux. Par exemple, lancer la réflexion autour de ce que l’on nomme l’Anneau des parcs — qui doit réunir des espaces verts entre Clochettes et Minguettes —, cela implique de déterminer le type d’activité qu’on y trouvera, l’endroit où elles auront lieu et qui va les organiser. Tout cela, c’est la concertation qui doit le décider.”
PNRU 1 (2005-2015) : ce qui a été fait– 1 671 logements démolis Budget global : 170 millions (hors tram)
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NPNRU (horizon 2 035) :
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Concertation, mode d’emploi
La concertation réglementaire préalable a débuté le 1er octobre 2016 après affichage de l’avis administratif dans les établissements publics (mairies et Métropole) et sa parution dans le journal Le Progrès. Un dossier d’information ainsi que le registre de concertation préalable ont été mis à disposition du public :
– à l’hôtel de ville de Vénissieux (direction de l’urbanisme),
– à la Maison du projet de Vénissieux,
– à l’hôtel de ville de Saint-Fons (direction du développement urbain),
– à la Métropole de Lyon (direction de la politique de la ville).
Une réunion publique de lancement a été organisée le 22 novembre 2016 à l’hôtel
de ville de Vénissieux.
La date de clôture de la concertation réglementaire n’est pas connue à ce jour. Une fois cette dernière achevée, la concertation se poursuivra autour des questions pratiques, selon des modalités qui restent à définir.