Même dans les catégories jeunes, difficile de résister à la furia américaine. À l’occasion d’une rencontre amicale au stade Delaune, une sélection vénissiane a récemment pu mesurer l’écart avec les joueuses de soccer.
Cette rencontre amicale entre des collégiennes de Carolina Rapids Soccer et des footballeuses du Vénissieux FC, de 12 à 16 ans, a permis de se faire une idée plus complète du soccer, et de la domination des équipes féminines américaines. En dépit de leur détermination, les Vénissianes ont pris la leçon, s’inclinant sur un score sans appel (une dizaine de buts). Mais elles ont des circonstances à faire valoir. En face, les collégiennes avaient entre 15 et 16 ans, l’une d’entre elles allait sur ses 17 printemps. “Avant même le coup d’envoi, la différence de gabarits entre Françaises et Américaines se passe de tout commentaire, explique l’adjoint de Sif, responsable du pôle féminin. La moyenne d’âge de nos invités dépasse les 16 ans, et chez nous, il n’atteint pas les 15 ans, on a même une débutante de 12 ans. Et c’est la première fois que nos footballeuses jouent à onze. Elles ont vu ce qu’il fallait faire pour être compétitives : de la discipline dans le jeu, de la technique bien évidemment, surtout du physique. Et sur ce plan en particulier, il y a du travail à fournir.”
Côté américain, l’heure n’était pas au tourisme. “Ce n’est pas dans la mentalité des Américains de jouer trop décontracté, surtout quand l’issue du match ne fait aucun doute.” Propos de Katherine, une des deux entraîneurs de Carolina Rapids Soccer avec Corinne (commentaires traduits par Pierre, l’accompagnateur bilingue du groupe). À la question, “qu’avez-vous pensez du niveau de jeu vénissian ? « , Anna Howard, attaquante de 15 ans, n’a pas hésité… à analyser la prestation de son équipe : “On n’est pas mal, on a fait un match sérieux. Et en plus, la plupart des filles de notre équipe ne se connaissent pas trop. Carolina Rapids Soccer est un mélange entre collégiennes de deux écoles.” Pour Tara Olds (16 ans), c’est incontestablement l’équipe des U16 de l’OL qui lui a fait la plus grosse impression : “Terrible.”
Quatre jours avant le déplacement à Vénissieux, l’équipe de Caroline du Nord avait en effet affronté l’équipe lyonnaise des U16. Après une heure de jeu – arrêt du match en raison d’un orage – les Olympiennes avaient encaissé un but… mais elles avaient trouvé quatre fois le chemin des filets américains. Pour battre les équipes féminines américaines, il y a donc une solution.
USA vs FRANCE
– Fin juin 2018, on recense 169 312 femmes concernées par le foot féminin, dont 125 412 pratiquantes. L’objectif est d’attirer 250 000 licenciées dont 200 000 pratiquantes.
– Aux États-Unis, pour intégrer les meilleures universités, le sport peut constituer un argument de taille dans le dossier scolaire. Les parents et les écoles ont compris que le foot pouvait être un bon moyen d’intégrer une grande université. Il y a aussi un effet d’émulation : le succès des footballeuses au niveau universitaire a fait parler, elles sont devenues des role-model (des modèles) pour les petites. Résultat, aujourd’hui, on compte 1,7 million de licenciées aux États-Unis.