Après trois ans passés à l’unité d’enseignement en maternelle (UEM) du groupe scolaire Anatole-France, Adam, Ethan et trois de leurs petits camarades présentant des troubles autistiques quittent la maternelle. Ils poursuivront leur scolarité dans un nouvel établissement en élémentaire.
Adam, Ethan et les trois autres enfants arrivés voici maintenant trois ans à l’unité d’enseignement en maternelle (UEM) de l’école Anatole-France, spécialisée dans l’accueil des enfants autistes, se préparent à changer de monde. Tous ont reçu leur notification d’admission pour intégrer l’école élémentaire en septembre. La maman d’Adam n’en revient pas : « Nous avions fait une demande d’ULIS (ndlr, Unité localisée pour l’inclusion scolaire) à Oullins, il a été pris. » Seul gros changement : les soins ne seront plus donnés sur place comme à l’UEM mais au Sessad de Villeurbanne.
Adam n’a pas cessé de progresser : « À la maison on le stimule beaucoup, il joue avec son papa, fait de la trottinette. Avec moi, ce sont plus des activités manuelles comme la peinture, la pâte à modeler ». Il est très attentif à Nessa, sa petite sœur âgée de quatre mois. « Il la caresse, prépare le biberon avec moi. Je n’ai pas l’impression d’avoir le même enfant. » Son vocabulaire a évolué : « Il me dit je t’aime, je suis grand, tu es gentille maman, c’est un enfant câlin qui ne fait plus de crise ». Et puis il y a eu le spectacle scolaire de fin d’année au Théâtre de Vénissieux avec les autres classes : « Ils ont répété, joué. Adam était très appliqué. J’ai été touchée et émue ».
Le papa d’Ethan intervient à son tour : « Mon fils aussi a énormément changé en trois ans. Seul subsiste un problème de langage. Mais nous sommes très satisfaits. Cette UEM est une chance, il en faudrait beaucoup d’autres ainsi. Nous avions tellement peur avec mon épouse que notre enfant soit délaissé. Il y a de vrais liens entre les parents et l’ensemble de l’équipe. Pour son orientation, tous nous ont très bien conseillés. Éthan intègre une ULIS dans un groupe scolaire à Lyon et sera suivi en hôpital de jour à Saint-Jean-de-Dieu ».
Un enfant, un projet
La réussite de cette structure à la fois éducative et médico-sociale, portée par le SESSAD autiste Émile-Zola de Villeurbanne et gérée par AFG autisme, est incontestable. « Les enfants sont devenus des élèves à part entière, observe Ophélie, l’enseignante. Des professionnels sont dans la classe. L’équipe travaille avec les enfants pour les faire progresser. Concernant les compétences scolaires, ils ont acquis un langage plus varié, une manière de s’exprimer. Ils ont identifié tous les professionnels de l’école. Ils s’adressent parfois directement à eux. Et ceci est un énorme progrès. En fin d’année, ils ont participé au spectacle au théâtre. Ils ont été sur scène ou dans les coulisses. Ils ont fait comme les autres. »
Au cours de ces trois ans, certains élèves de l’UEM ont été rapidement admis en inclusion dans les classes ordinaires de l’établissement, accompagnés d’un(e) éducateur (trice) qui progressivement prenait du recul. « Tout ceci a pu se faire grâce à l’équipe enseignante et à la directrice qui ont tout fait pour que ces enfants se sentent bien a l’école », insiste Ophélie. Laura, éducatrice du SESSAD, souligne que ces élèves ont évolué selon leurs compétences de départ. « Le projet de l’enfant est indiqué, on a une grille d’objectifs, on part de leurs propres besoins. Aujourd’hui ils sont tous plus autonomes. On a travaillé avec eux à la cantine pour qu’ils goûtent des plats différents, qu’ils utilisent leurs couverts. Ce qui nous a le plus marqués, c’est la rapidité de leur évolution et la diminution des troubles du comportement. »
En septembre prochain, l’équipe de l’UEM Anatole-France composée de quatre éducateurs, d’une orthophoniste, d’une psychomotricienne et d’une neuropsychologue accueillera de nouveaux enfants. Et une nouvelle enseignante pour remplacer Ophélie qui part vers de nouvelles aventures.
Remerciements aux parents, à l’enseignante et à tous les membres de l’équipe du SESSAD pour nous avoir permis de suivre Ethan, Adam et les autres enfants de l’UEM pendant trois ans.