Le conseil municipal du 17 juin a permis à Vénissieux d’apporter la contribution de la municipalité au débat sur l’aménagement du noeud ferroviaire lyonnais. Construction du CFAL dans sa totalité et développement de la gare ont fait presque l’unanimité des élus.
Depuis le 11 avril, la SNCF présente les aménagements qu’elle juge indispensables pour permettre au « noeud ferroviaire lyonnais » d’absorber l’accroissement du trafic prévu d’ici 2040. Des travaux qui se chiffrent en milliards d’Euros et qui auront des conséquences sur la qualité des transports et sur le cadre de vie des riverains (voir le dossier de notre édition du 29 mai). La Commission nationale du débat public a été chargée de recueillir les avis des usagers, des associations, des collectivités et des acteurs économiques, lors d’une quinzaine de réunions à thème. Celle de Vénissieux s’est tenue le 11 juin, salle Joliot-Curie, sur les impacts des aménagements prévus.
À voir aussi : La retranscription complète du débat de Vénissieux (documents, vidéo et album photos) sur le site de la CNDP
Une centaine de personnes y avait participé, surtout des membres du collectif Fracture mais aussi des élu(e)s tels que le maire de Vénissieux, Michèle Picard, celui de Saint-Priest, Gilles Gascon, et le conseiller municipal et métropolitain (divers droite) Christophe Girard. Lors de cette réunion, Michèle Picard avait annoncé que la commune apporterait une contribution écrite au débat. Ce qui a été fait lors du conseil municipal du 17 juin.
Le passage de 3 à 4 voies de la ligne Lyon-Grenoble dans la traversée de Vénissieux (pour augmenter le trafic vers la Part Dieu) a été très commenté. Déjà, le 11 juin, l’association vénissiane « Halte au bruit et à la vitesse » pointait le risque que la SNCF utilise le tronçon Grenay-Saint-Fons élargi et ne se dispense ainsi de réaliser la branche sud du Contournement ferroviaire de l’agglomération lyonnaise (CFAL).
« La mise à 4 voies induira forcément plus de nuisances (sonores, vibratoires, visuelles) pour les riverains », explique la délibération du conseil municipal du 17 juin. « La Ville défend la nécessaire protection réelle et efficace des riverains des lignes ferroviaires. C’est pourquoi il est également impératif que le CFAL soit réalisé dans son ensemble, tronçons nord et sud, afin d’éviter la circulation des trains de fret de transit sur la ligne historique ».
La contribution souhaite aussi que la SNCF développe la gare de Vénissieux : « La Ville souhaite voir étudier la création de nouvelles dessertes Saint-Étienne/Vénissieux et Vénissieux/Saint-Exupéry. Ces nouvelles liaisons, en complément d’arrêts TGV, confèrerait au Pôle Gare une véritable dimension multimodale bénéfique pour les habitants et les entreprises du sud-est lyonnais ».
Soutien critique de l’opposition de droite…
« Au risque d’en étonner beaucoup, nous nous trouvons en phase avec votre proposition d’avis, et bien évidemment nous voterons favorablement ce rapport », a lancé Christophe Girard, au nom du groupe Pour la victoire du bon sens (divers droite). « Le renforcement des services ferroviaires, que ce soit en transport de voyageurs ou de fret, est un atout stratégique indéniable et plus que souhaitable pour Vénissieux. La mise en place de nouvelles dessertes est capitale ». Un avis assorti des inévitables bémols sans lesquels l’opposition ne serait plus l’opposition.
Même son de cloche du côté de l’UDI, par la voix de Maurice Iacovella, qui a estimé que « mobilité et respect de l’environnement sont les deux défis à relever dans la prochaine décennie » et annoncé le vote favorable de son groupe.
… et des groupes de la majorité.
Du côté de la majorité municipale, le groupe Europe Écologie – Les Verts a également apporté son soutien à cette délibération, d’ailleurs présentée par l’une de ses élues, l’adjointe Sandrine Perrier. Se disant vigilant sur la réalisation d’équipements pour limiter les nuisances, le groupe a souhaité « que les résultats de cette concertation ne restent pas un voeu pieu pour nos transports du futur ». Le groupe communiste aussi à apporté son soutien à cette contribution, tout en insistant sur l’impératif d’une réalisation pleine et entière du CFAL dédié au fret. « Les inquiétudes sur ce projet doivent conduire, non pas à le craindre, mais à s’en saisir, et doit aussi être l’occasion de rediscuter du projet métropolitain de mobilité » a estimé Pierre-Alain Millet.
Hors-sujet ?
Finalement, seul les élu(e)s du groupe Ensemble pour Vénissieux (2 PS et 1 LREM) ne se sont pas associés à cette contribution. Dans son intervention, Lotfi Ben Khelifa a jugé que les propositions contenues dans la contribution n’avaient « rien à voir avec le sujet » du débat public. Étant absent à la réunion publique du 11 juin, le conseiller municipal ignorait sans doute que les préoccupations et les propositions locales sont parties intégrantes du débat lancé par SNCF Réseau. Son groupe s’est donc prononcé pour… la construction de deux voies supplémentaires en aérien à la gare de la Part Dieu plutôt qu’en souterrain, « parce que nous ne sommes pas des taupes », et s’est abstenu d’apporter son appui à la contribution vénissiane.
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