« Dimanche dernier, j’assistais aux Nuits sonores, hier à une perquisition et, aujourd’hui, je suis là pour la Biennale de l’art contemporain. Il y a vraiment des jours plus heureux que d’autres… »
C’est avec un petit sourire aux lèvres que Gérard Collomb, le maire de Lyon, a ouvert, ce 6 juin, la conférence de presse de la prochaine Biennale de l’art contemporain. Une Biennale qui se tiendra du 18 septembre 2019 au 5 janvier 2020 et qui se place d’emblée sous le signe du changement. C’est ce qu’annonçait en préambule Sylvie Burgat, directrice générale de la Biennale de Lyon : nouvelle direction artistique, nouveau président de l’association, nouveau lieu, nouvelle taille, nouveaux modes de production, nouveau budget et nouveau commissariat.
C’est le changement de site que Gérard Collomb a préféré détailler. « Lyon devait être le lieu privilégié de la création et de la culture contemporaine. Lors de sa dernière édition, en 2017, la Biennale a rassemblé 330 000 visiteurs et est devenue l’une des cinq premières du monde. » Il était donc normal de passer des 6000 m2 de La Sucrière à « cette friche de 29 000 m2 que représentent les anciennes usines Fagor ». Car c’est désormais au sein de ces immenses bâtiments de la rue Challemel-Lacour, dans le 7e arrondissement, au cœur d’une ancienne usine d’électroménager, que se tiendra désormais le principal de la Biennale.
« Une des grandes vertus de l’art contemporain, poursuivait le maire, est l’interpellation, le questionnement qui peut passer par la subversion. C’est la force de l’art contemporain que souligne cette Biennale. »
Puis, revenant aux usines Fagor : « Les lieux se recomposent, changent de destination et d’usage. Il faut qu’une ville soit audacieuse dans son art, son architecture, ses espaces publics. »
Le président de la Métropole, David Kimelfeld, insistait quant à lui sur « le nouvel enjeu » et « ce projet inédit, reposant sur des collaborations directes entre les artistes et des industriels de notre territoire ».
Sur le thème choisi, Là où les eaux se mêlent — emprunté à un poème de l’auteur américain Raymond Carver —, 25 artistes vont donc investir les usines Fagor, le MAC LYON (musée d’art contemporain) et certains espaces publics de la Presqu’île, comme la rue Carnot et la façade du parking LPA des Cordeliers. Des expositions associées se tiendront au couvent de la Tourette à Éveux, sur plusieurs sites lyonnais mais aussi à Thiers, Vienne, Villeurbanne et Annemasse. Avec Veduta, une douzaine de territoires de la métropole et de la région seront mis en connexion avec la Biennale. Enfin, Résonance associera plus de 150 projets, dont l’un sera montré à la rentrée à l’espace d’arts plastiques Madeleine-Lambert, à Vénissieux. Ajoutons que l’entreprise vénissiane Espace et Cie, qui crée des décors de théâtre et de cinéma, est partenaire de deux artistes de la Biennale : Léonard Martin et Abraham Poincheval.
Nouvelle directrice artistique de la Biennale, succédant à Thierry Raspail, Isabelle Bertolotti rappelle que « la Biennale est pensée comme une manifestation ouverte à tous, qui se déploie dans la ville, la métropole et plus largement ». Le commissariat de l’exposition a été confié à l’équipe curatoriale du Palais de Tokyo, composée d’Adélaïde Blanc, Daria de Beauvais, Yoann Gourmel, Matthieu Lelièvre, Vittoria Matarrese, Claire Moulène et Hugo Vitrani. « L’exposition, expliquent-ils, est imaginée comme un paysage plissé où chaque vague et chaque crête, chaque sommet et chaque creux, chaque bifurcation, chaque variation en somme ouvrent sur de nouvelles perspectives et mises en relation (…) Dans le système de vases communicants, ces croisements feront germer dans l’ensemble des lieux de la Biennale des jardins fantastiques, des créatures hybrides, des bouquets d’histoires épiphytes, des parfums synthétiques et des machines mythologiques. »
Vivement septembre.